Algérie

L'Opep et ses alliés avaient raison !



C'est une semaine qui reflète parfaitement l'incertitude dans laquelle évolue le marché pétrolier mondial. Une versatilité qui, en fait, donne raison à l'Opep et ses dix alliés, tout autant que l'AIE qui, dans leurs analyses du mois dernier et même avant, pointaient les temps incertains qui entourent la demande en raison de la tournure prise par la pandémie, dans les grands pays consommateurs notamment.Le ciel ne s'est pas assombri comme c'était le cas la plupart du temps en 2020, mais c'est clairement sous un gros nuage que les producteurs et les investisseurs sont passés presque tout au long de la semaine qui vient de s'écouler. Pour avoir une idée de la dure passe qu'a traversée le pétrole jusqu'à vendredi dernier, il faut savoir que, comme le notait la spécialiste américaine des questions de l'énergie Julianne Geiger, les prix du pétrole ont commencé à s'effondrer littéralement jeudi après-midi, chutant de pas loin de 9%. Le WTI, baril de référence américain, a perdu à un moment de la séance 8,68%, cédé à 58,99 dollars, alors que le baril de Brent a chuté de 8,01% pour un prix de 62,55 dollars. En valeur absolue, le baril de pétrole a subi sa plus forte baisse en une journée depuis l'historique 20 avril 2020 lorsqu'il était passé en territoire négatif.
Mais qu'est-ce qui a fait que le prix du baril de pétrole dégringole de la sorte quelques jours après avoir accroché l'inimaginable prix de 70 dollars ' En fait, plusieurs raisons ont concouru pour que l'on assiste à cette remise en question du cours de l'or noir. La première et non des moindres est relative aux nouvelles du front de la lutte contre le Covid-19. En effet, les tâtonnements dans les campagnes de vaccination, d'une part, et la recrudescence des cas qui induit des mesures de confinement, d'autre part, font que le marché anticipe sur une nouvelle baisse de la demande de pétrole, déjà bien en deçà du niveau requis. De plus, les nouvelles faisant état de l'augmentation des stocks de réserves américaines de 2,4 millions de baril jusqu'à la fin de la semaine se terminant le 12 mars, ont ajouté au désarroi des producteurs qui voient la quantité de pétrole susceptible de venir enrichir le marché s'amonceler sans potentiels acheteurs, l'activité économique de par le monde tournant au ralenti. Et puis, pour couronner cette morose conjoncture, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a laissé entendre dans un rapport, publié mercredi dernier, que la demande de pétrole devrait mettre deux ans avant de retrouver son niveau d'avant la crise sanitaire.
C'est une tournure des événements qui, en fin de compte, conforte les pays de l'Opep+ qui avaient pris le parti de la prudence, au début du mois courant, en ne cédant pas à l'euphorie induite par la remontée spectaculaire des prix, donc des gains inespérés, et, ainsi, se sont résolus à continuer de garder dans leur sous-sol 7,05 millions de barils par jour jusqu'à la fin mars pour espérer parvenir à stabiliser le marché. Un accord qui avait boosté le marché, faisant monter le baril de Brent à 70 dollars.
Azedine Maktour


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