Algérie

L'OPEP+ et les coutures voilées



Et si finalement la grande brouille à propos du nucléaire iranien n'était qu'une couture pour voiler une lutte souterraine encore plus importante et relative à la production pétrolière mondiale ' Malgré la volatilité des prix du pétrole, souvent avec des tangentes à la hausse ces derniers mois, il était attendu hier que la réunion de l'OPEP+ accouche d'une souris. La majorité des Etats membres avaient affirmé avant la rencontre qu'ils n'étaient pas enclins à augmenter leur production, satisfaits qu'ils sont de voir que le baril ne cesse pas de flirter avec les cent dollars et que les perspectives désastreuses annoncées par la crise économique mondiale risquent de fausser bien des calculs.Ainsi, la planification du démêlé en cours autour du nucléaire iranien offre un double avantage. Il permet de stopper l'avancée de la recherche nucléaire iranienne pour dissiper les craintes des forces occidentales et bien évidemment les puissances moyen-orientales en l'occurrence Israël et l'Arabie Saoudite. Mais aussi, en empêchant Téhéran avec des sanctions drastiques de mettre son pétrole sur le marché mondial, il facilite la mainmise et le contrôle de ce marché par les autres producteurs à leur tête les Etats-Unis d'Amérique gagnants sur les deux tableaux.
Cependant le gain acquis n'est effectif que sur le court terme. A l'évidence, un baril à 100 dollars pourrait offrir pour le moment une bouffée d'oxygène pour tous les pays producteurs, mis à mal dans un passé récent par la dégringolade de son prix jusqu'à mettre en péril leurs propres existences. L'Arabie Saoudite elle-même, premier producteur mondial et chef de file de l'OPEP+, s'est retrouvée au ras des pâquerettes quand le baril était descendu à moins de 20 dollars. Elle ne peut donc que se satisfaire pour le moment, et pour le moment seulement, de la valeur actuelle de sa principale ressource nourricière.
La crise économique planétaire s'est installée dans la durée. Le torrent inflationniste mondial a une des premières causes la manipulation stratégique du prix du pétrole. En économie comme en politique, on est toujours dans le jeu du prêté et du rendu. Ce sont surtout les pays qui ne vivent que de l'importation pour se nourrir qui en paient le prix fort.
Cette donnée, véritable dilemme, n'a pas certainement échappé à la rencontre hier de l'OPEP+. C'est la raison pour laquelle elle s'est pliée à une réduction de la production même si elle est relativement symbolique. Il reste à s'entendre sur le quota à réduire par chacun.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)