Algérie

L'Opep et l'AIE recommandent la prudence



Prudence, c'est le maître mot qui ressort des constats et perspectives établis, et par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et par l'Opep à travers leurs rapports mensuels respectifs, publiés jeudi, au moment où le pétrole se portait au mieux, comme jamais depuis une année, bien qu'en fin de journée de ce même jeudi, les cours se soient quelque peu calmés.Ne pas s'enflammer, recommandent implicitement l'AIE et l'Opep. Pour tout dire, les perspectives à très court terme dressées par les deux entités sont plutôt mitigées.
Ainsi, pour l'AIE, l'équilibrage du marché intervenu depuis plus de trois mois maintenant, plus prononcé depuis le début janvier, le chemin vers la stabilité puis le rééquilibrage entre l'offre et la demande de pétrole, malgré les hauts atteints cette semaine, demeurent «fragiles», en raison particulièrement de la propagation des nouveaux variants du Covid-19 qui réduisent la mobilité dans le monde, donc la demande de pétrole.
«Alors que le rééquilibrage du marché pétrolier semble fragile au premier trimestre 2021, les stocks mondiaux de pétrole devraient diminuer rapidement au second semestre de cette année, à mesure que la demande augmente», estime l'AIE en expliquant que cela permettra à l'Opep+ de se montrer plus flexible sur les réductions de production imposées aux signataires de l'accord de réduction, même si des prix plus élevés ont de quoi inciter les producteurs ne faisant pas partie de l'Opep+ à stimuler la production pour augmenter leurs gains.
Cette année, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 5,4 millions de barils par jour (b/j) par rapport à 2020, a déclaré l'agence qui, ainsi, réduit de 100 000 b/j sa projection exprimée dans le rapport de janvier, lorsque l'AIE prévoyait une augmentation de la demande devant atteindre 5,5 millions de b/j.
De la sorte, l'AIE s'aligne sur de nombreux analystes, dont le ministre algérien de l'Energie, qui, en gros, s'attendent à ce que la demande soit faible au premier trimestre 2021, mais devrait s'accélérer au second semestre avec la hausse des taux de vaccination et l'assouplissement des restrictions de voyage et, bien entendu, l'effort consenti par l'Opep et l'Opep+.
Si l'on s'en tient aux perspectives de l'AIE, la demande de pétrole devrait chuter de 1 million de b/j au 1er trimestre 2021 par rapport aux niveaux déjà bas du 4e trimestre 2020, mais des perspectives économiques plus favorables viendront soutenir une demande plus forte au second semestre, affirme l'AIE qui rapporte également que l'appât du gain suscité par la remontée des prix a fait réagir les producteurs en dehors de l'alliance Opep+, comme le suggère le taux de forage aux Etats-Unis qui n'en finit pas d'augmenter depuis plusieurs semaines, tel que le rapportent des publications spécialisées, notamment américaines.
L'approvisionnement total en pétrole des producteurs non membres de l'Opep+ devrait augmenter de 830 000 b/j en 2021, contre une baisse de 1,3 million de b/j en 2020. Ce dont l'Opep et l'Opep+ tiennent compte.
L'Opep qui a publié, jeudi également, son rapport mensuel sur le marché pétrolier dans lequel elle s'attend à ce que la demande de pétrole augmente de 5,8 millions de barils par jour (bpj) cette année, soit une baisse des prévisions d'environ 100 000 barils p/j par rapport à ce qui avait été annoncé le mois dernier, en raison des verrouillages dans les principales économies développées au premier semestre de cette année.
«Des verrouillages prolongés et la réintroduction de mesures de verrouillages partiels dans un certain nombre de pays ont entraîné des révisions à la baisse des projections du 1er semestre 2021», a déclaré l'Opep dans son rapport de février, où il est dit que, «alors que l'économie mondiale montre des signes d'une reprise saine en 2021, la demande de pétrole est actuellement à la traîne, mais devrait reprendre au 2e semestre», analyse l'Opep qui conditionne la croissance économique et la demande pétrolière par l'efficacité des vaccins contre le Covid-19 et ses variants.
Après une «folle semaine», ce sont, en tous les cas, deux rapports mensuels qui sont venus faire leur effet sur le marché, jeudi et surtout hier vendredi jusqu'en mi-journée, lorsque les prix affichés étaient de 60,79 dollars le baril de Brent sur le marché londonien, alors que le WTI était cédé à 57,86 dollars sur le Mercantile Exchange de New York.
Azedine Maktour
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)