Algérie

L'OPEP devrait laisser inchangé son actuel plafond de production



L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui tient jeudi à Vienne sa 161è réunion ministérielle devrait laisser inchangé son actuel plafond de production malgré la chute des prix, les inquiétudes sur la demande énergétique mondiale et les tensions autour du dossier iranien.
"L'organisation devrait observer un attentisme jusqu'à ce que la situation s'éclaircisse un peu, notamment dans le dossier iranien. De ce fait, on se dirige vers un maintien du plafond de production actuel", a indiqué à l'APS une source proche de la réunion.
La réunion de Vienne intervient à quelques jours de la reprise des négociations de l'Iran avec les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie et Allemagne) sur son programme nucléaire, prévue le 17 juin.
Les ministres des pays de l'OPEP doivent se réunir jeudi à huis clos pour faire le point sur le plafond de production adopté en décembre. Ce dernier, fixé à 30 millions de barils par jour (mbj) pour la production de l'ensemble des pays membres, est très loin d'être respecté, et de nombreux pays de l'organisation, notamment l'Algérie, l'Iran, le Venezuela, la Libye, et l'Equateur pointent du doigt une surproduction qu'ils considèrent à l'origine du déséquilibre du marché et du repli des prix.
En attendant, la réunion de jeudi, les tractations en coulisses pour aplanir les divergences entre ceux qui militent pour un accroissement de la production et ceux qui réclament une baisse pour enrayer le repli des prix vont bon train.
Le ministre koweïtien du Pétrole, Hani Hussein, a évoqué déjà des divergences au sein de l'organisation avant la réunion ministérielle. "Il y a des divergences avant la réunion ministérielle, mais il est fort probable que le plafond de 30 mbj soit maintenu", a-t-il déclaré à la presse.
"La baisse des prix sous 100 dollars n'est pas suffisante pour convaincre les pays qui ont fortement gonflé leur production, notamment l'Arabie saoudite, de baisser leur offre sur le marché mondial", a fait remarquer la même source.
L'Arabie saoudite a augmenté son offre depuis décembre, passant de 9,45 mbj à plus de 10 mbj en avril, un niveau historique, et appelle même à une nouvelle augmentation.
En revanche plusieurs pays dont l'Algérie, l'Iran, le Venezuela, et l'Equateur souhaitent une diminution de l'offre, au pire, le respect du plafond fixé en décembre.
Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a soutenu mercredi dans une déclaration à l'APS à Vienne que toutes les analyses faites montrent que la production de l'OPEP "nécessaire pour approvisionner le marché mondial correctement est de 29,9 mbj", relevant dans ce sens que la demande mondiale est "largement couverte à partir du niveau de production de 30 mbj".
"J'espère qu'il y aura une prise de conscience sur l'effet négatif (de l'augmentation de la production du pétrole, NDLR) sur les prix, notamment ces dernières semaines et que l'OPEP court ainsi un risque réel", a-t-il ajouté.
"Eu égard à ces divergences, les ministres des pays de l'OPEP pourraient se contenter d'un statu quo et ainsi d'un niveau de prix bas, crucial pour l'économie mondiale alors que s'avivent les inquiétudes sur la demande énergétique", a estimé la même source, selon laquelle "Il s'agit de trouver le juste milieu pour stabiliser les prix autour de 100 dollars le baril".




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