L'OPEP+ CONFRONTEE À UNE REELLE DIFFICULTE

L'alliance Opep+ est confrontée à une vraie difficulté estime l'IFP Energies nouvelles (Ifpen) dans son dernier Tableau de bord pétrolier publié récemment. Selon l'Institut de recherche français, "la demande est moins soutenue actuellement du fait de la pandémie et elle devrait continuer à baisser au 1er semestre de l'an prochain par rapport au 4e trimestre dans un mouvement traditionnel à cette période de l'année".Une hausse trop importante de la production, dès maintenant, aurait donc pour effet de faire baisser significativement les prix du pétrole. "Le bilan offre/demande apparaît déjà en excédent l'an prochain sur la base des hypothèses actuelles (sans tenir compte de l'arrêt envisageable de l'embargo sur l'Iran), ce qui explique ces premiers mouvements baissiers pour le prix du pétrole", relève l'Ifpen. Ce dernier souligne que l'Opep+ sera aussi confrontée à la hausse de production des autres pays.
L'AIE a indiqué que, après des gains de 0,6 million de barils par jour cette année, l'offre des producteurs non-Opep devrait augmenter de 1,7 million de barils par jour en 2022, dont 1 million de barils par jour pour les Etats-Unis. "Dans ce contexte, il semble peu probable que l'Opep aille au-delà de ce qui est prévu dans le dernier accord", prévoit l'Institut de recherche français.
La demande mondiale de pétrole, qui a progressé de 3,8 millions de barils par jour en glissement mensuel en juin en raison d'une mobilité accrue en Amérique du Nord et en Europe, a reculé en juillet, souligne l'AIE. Cette dernière a corrigé ses perspectives pour 2021 en raison de l'aggravation de la pandémie et des révisions des données historiques.
La correction est relativement faible en moyenne annuelle à hauteur de -0,2 million de barils par jour environ pour 2021 (96,2 millions de barils par jour désormais) et 2022 (99,3 millions de barils par jour). Elle se situe, en revanche, à -0,6 million de barils par jour et -0,5 million de barils par jour pour les 3e et 4e trimestres de cette année.
Cela intervient à un moment où l'offre mondiale de pétrole progresse sensiblement, à hauteur de 1,7 million de barils par jour en juillet, dont 0,9 million de barils par jour pour les non-Opep et 0,5 million de barils par jour pour l'Arabie saoudite qui a mis fin à sa réduction volontaire supplémentaire de production.

M. R.