Algérie

«L'Opep a été enterré un peu trop rapidement»



L'expert Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) a déclaré, hier, que «l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a été enterrée un peu trop rapidement», assurant que celle-ci «a réussi à retrouver son unité après la réunion d'Alger de 2016».«Beaucoup d'observateurs ont enterré l'OPEP un peu trop rapidement. Ils confondaient peut-être leurs désirs avec la réalité», a-t-il estimé dans un entretien à l'agence officielle, rappelant qu'elle existe depuis 1960 et, en 58 ans elle a traversé beaucoup de crises. Pour ce directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), la période 2014-2016 a «incontestablement été très difficile mais depuis la réunion d'Alger en septembre 2016, l'OPEP a réussi à retrouver son unité interne, à prendre des décisions sur la réduction de sa production et à s'associer à dix pays non-OPEP», a-t-il affirmé.
«Les succès ont été spectaculaires suite à l'adoption de cette stratégie à la fin 2016», a-t-il ajouté, indiquant que l'organisation fait face à quelques défis clés. «L'OPEP fait face à quelques défis clés et ceux-ci viennent surtout des Etats-Unis : fortes pressions de l'administration Trump, rétablissement des sanctions contre l'Iran, ce qui suscite la colère de Téhéran et contribue à aggraver encore la relation déjà détestable entre l'Arabie Saoudite et l'Iran, et forte augmentation de la production pétrolière américaine», a expliqué le chercheur, soutenant que «l'organisation est effectivement encore un acteur incontournable».
Cependant, admet-il, il faudra «beaucoup d'efforts et beaucoup d'unité pour le rester dans le moyen et le long terme», notant que «rien n'est jamais acquis définitivement dans ce domaine». Revenant à la réunion d'Alger, dimanche dernier, du comité ministériel conjoint de surveillance OPEP/non-OPEP (JMMC), Francis Perrin a estimé que les pays réunis «ont fait leur travail». «Cela consistait notamment à étudier l'évolution du marché pétrolier mondial, qui est actuellement bien équilibré.
Il ne s'agissait pas de prendre des décisions car cela ne relève pas de la compétence du JMMC», a-t-il expliqué. Selon l'expert, «l'un des éléments les plus importants dans ce qui vient de se passer à Alger est lié aux déclarations du ministre saoudien de l'Energie qui a été très prudent et a jugé improbable une prochaine hausse de production». «Venant du plus important producteur de l'OPEP, du premier exportateur mondial de pétrole brut et d'un grand allié des Etats-Unis, ces propos ont et auront un impact haussier», a-t-il relevé.


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