Algérie

L'ONU veut un « tribunal spécial »



L'ONU veut un « tribunal spécial »
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, veut mettre sur pied un tribunal spécial ou hybride avec une implication internationale pour juger les « responsables d'exactions » commises en Soudan du Sud, un pays plongé dans des affrontements ethniques depuis le 15 décembre dernier, jour où le président Salva Kiir, de la tribu Dinka, a congédié son ancien vice-président, Riek Machar du peuple Nuer, sous prétexte qu'il aurait tenté d'orchestrer un coup d'Etat contre lui. Le secrétaire général de l'ONU affirme avoir assez de « motifs raisonnables » pour croire que « des crimes contre l'humanité y ont été commis depuis le début de violences il y a cinq mois ». S'exprimant, lundi dernier, devant le Conseil de sécurité préoccupé de la détérioration de la situation sécuritaire dans certaines parties d'Afrique centrale, notamment en République centrafricaine, et de son impact sur la lutte contre les rebelles de l'Armée de résistance du seigneur, Ban Ki-moon, qui a repris les termes d'un récent rapport de la mission de l'ONU sur place, a souligné le « besoin de justice ». En attendant, il a une priorité : « une période d'accalmie » d'au moins 30 jours pour permettre aux paysans d'assurer leur récolte. « Il y a un vrai risque de famine si la saison des semailles est manquée. Si le conflit continue, d'ici à la fin de l'année, la moitié des 12 millions de Sud-Soudanais seront déplacés, réfugiés à l'étranger, affamés ou morts », prédit le patron de l'ONU troublé par les accusations des deux bords sur des violations du cessez-le-feu conclu vendredi par le président Kiir et son rival Machar en Ethiopie et déçu par le peu de générosité de la communauté internationale. « Kiir et Machar feront inévitablement l'objet d'enquêtes internationales », affirme Navi Pillay, la responsable des droits humains de l'ONU. Preuve que la « réconciliation » entre les deux hommes n'est pas pour demain. Le gouvernement sud-soudanais a tourné le dos à l'accord de vendredi. Il annonce le report des élections prévues l'an prochain de deux ou trois ans. « C'est pour se concentrer sur la réconciliation », dit-il prenant ainsi le risque d'irriter Machar et les partenaires internationaux du Soudan du Sud.




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