Algérie

L'ONU toujours marquée par ce traumatismeIL Y A DIX ANS, LE QG DES NATIONS UNIES EN IRAK ETAIT ATTAQUE



L'ONU toujours marquée par ce traumatismeIL Y A DIX ANS, LE QG DES NATIONS UNIES EN IRAK ETAIT ATTAQUE
Sur le site de l'attaque qui avait fait la une des médias du monde entier, peu de chose ont changé en dix ans.Le 19 août 2003, un kamikaze faisait exploser un camion piégé contre le QG des Nations unies à Baghdad, tuant 22 personnes. Cet attentat a profondément changé la façon de travailler de l'ONU en Irak, où l'organisation a dû renforcer ses mesures de sécurité. Sur le site de l'attaque, qui avait fait la Une des médias du monde entier, peu de choses ont changé en dix ans. Du métal rouillé pend de la structure de l'ancien Canal Hôtel, qui abritait alors le siège de l'ONU.
Le bâtiment, aujourd'hui abandonné, est recouvert de gravats et de poussière. Sur le sol, au milieu des décombres, gît un casque bleu des Nations unies. Marwan Ali, alors officier politique pour les Nations unies, a échappé de peu à l'attaque, qui a notamment tué l'envoyé spécial de l'ONU à Baghdad, Sergio de Mello. Juste avant l'explosion, M.Ali a quitté une partie du bâtiment - qui a été complètement détruite - pour se rendre dans son bureau. La déflagration l'a projeté au sol, sans le blesser. Immédiatement après, «je suis retourné sur mes pas. J'ai trouvé (un ami) mort, de même qu'un autre collègue», raconte M.Ali, maintenant directeur des affaires politiques de l'ONU en Irak. Salim Lone, porte-parole de la mission de l'ONU en 2003, a lui aussi eu de la chance. Alors qu'il était prévu qu'il se rende à une réunion dans le bureau de M.de Mello, il avait dû rester travailler sur un communiqué dans le sien, situé de l'autre côté du hall. «Cela m'a sauvé la vie», affirme M.Lone, blessé au cou dans l'explosion. «A l'exception d'une personne, tous les participants à cette réunion sont morts». «Mon bureau a été complètement détruit, il y avait de la fumée partout, on entendait des cris partout». M.Lone, très marqué par ce drame, a décidé de ne pas renouveler son contrat avec l'ONU après l'explosion et est depuis retourné vivre dans son Kenya natal. «Pendant des années, ce souvenir m'a hanté», confie-t-il. Pour M.Ali, cet attentat est «le 11 septembre de l'ONU». L'attaque, «la première vraiment significative contre les Nations unies» dans le monde, «a changé toute la question de la sécurité» de l'organisation en Irak, souligne-t-il. Avant cette attaque et celle ayant de nouveau visé les Nations unies en septembre de la même année, M.Ali explique qu'il pouvait voyager dans un véhicule non blindé, sans réel dispositif de sécurité. Ce n'est plus le cas depuis. Après les attaques, de nombreux membres de l'ONU ont été évacués. Si la plupart des employés travaillant en Irak sont désormais de nouveau basés sur place, le quartier général de la mission est maintenant situé dans la Zone verte, un secteur ultra-sécurisé de Baghdad abritant des bâtiments gouvernementaux et des ambassades étrangères, auquel la majorité des Irakiens n'a pas accès. La Zone verte est entourée de murs en béton et défendue par des soldats armés, dont l'équipement va de fusils d'assaut à des chars Abrams. Les bâtiments de l'ONU sont eux-mêmes protégés par des murs et gardes. L'attaque du Canal Hôtel a eu pour principale conséquence notre déménagement «dans la Zone verte, ce qui a réduit nos interactions avec les Irakiens», explique M.Ali. L'ONU, toujours active à travers le pays, travaille sur des questions allant des relations irako-koweïtiennes en passant par les élections, la réconciliation nationale, les réfugiés syriens et les Irakiens contraints de fuir leur foyer en raison de la violence. «Nous pouvons continuer de parler aux personnalités et politiciens irakiens, mais nous avons plus ou moins perdu contact avec la population», regrette M.Ali. Or, «la question de la liberté de mouvement est cruciale pour nous», les Nations unies ont besoin de sortir «pour communiquer (avec la population), avoir une vision réelle (de la situation) et être visibles», note-t-il. Il est important que «les Nations unies soient vues comme apportant une aide. Nous aidons, mais le public ne nous voit pas».


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