Algérie

L'ONU toujours interdite d'aide humanitaire



L'ONU continue ses discussions avec le gouvernement éthiopien pour apporter une aide humanitaire à la région du Tigré, mais sans résultat, a indiqué lundi soir son porte-parole, tandis que le Conseil de sécurité tenait sa deuxième réunion sur ce dossier en un mois et demi. "Nos discussions avec le gouvernement sur la concrétisation des accords (conclus avec l'ONU) se poursuivent. Il est un peu frustrant de dire que nous n'avons pas été en mesure d'entrer (au Tigré), d'atteindre les personnes dont nous savons qu'elles ont besoin d'aide", a déclaré Stéphane Dujarric lors de son point de presse quotidien."Les jours perdus par l'absence d'un accord ou l'absence d'un feu vert pour nous reviennent à un jour de souffrance en plus pour les personnes qui ont besoin d'aide", a-t-il ajouté. Depuis le déclenchement le 4 novembre d'une opération militaire éthiopienne au Tigré, l'ONU a conclu deux accords pour un accès humanitaire à la région et l'organisation de missions d'évaluation conjointes avec les autorités éthiopiennes, sans résultat concret jusqu'à présent.
À la demande des Etats-Unis et des membres européens du Conseil de sécurité (Allemagne, Royaume-Uni, France, Belgique et Estonie), ce dernier a tenu lundi matin une visioconférence informelle à huis clos sur la situation humanitaire au Tigré. Peu d'informations ont filtré de cette session qui n'a été suivie d'aucune déclaration, comme cela avait déjà été le cas le 24 novembre lors de la première réunion du Conseil.
Dans un communiqué publié après la réunion, l'ambassadeur allemand à l'ONU, Christoph Heusgen, s'est insurgé contre l'absence d'autorisation d'accès au Tigré. "Nous avons besoin d'un accès complet, sûr et sans entrave pour les travailleurs humanitaires", a-t-il dit, en indiquant avoir "des informations selon lesquelles les camps de réfugiés seront à court de nourriture d'ici à la fin de cette semaine".
L'Allemagne a aussi des informations "selon lesquelles les réfugiés sont empêchés de fuir vers le Soudan (...), ce qui constitue également une violation du droit international humanitaire", a ajouté le diplomate allemand, dont le pays est le donateur le plus important pour l'aide humanitaire en Ethiopie et le second plus important pour le Soudan.
"Selon certaines informations, des soldats érythréens semblent contrôler certains mouvements de réfugiés dans la région frontalière érythréenne" et "tout cela doit cesser", a insisté Christoph Heusgen. Selon l'ONU, le conflit du Tigré a provoqué le déplacement dans cette région d'au moins 63 000 personnes et la fuite au Soudan voisin de plus de 50 000 autres.


R. I./Agences


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