Algérie

L'ONU tente de reprendre la main



L'ONU tente de reprendre l'initiative dans la crise syrienne. Kofi Annan, l'envoyé spécial de Ban-Ki moon en Syrie, sera aujourd'hui au Caire pour des « tractations » avec Nabi Al-Arabi, le SG de la Ligue arabe. Il se rendra samedi avec son adjoint, Nasser al-Qidwa, l'ancien ministre palestinien des Affaires étrangères, à Damas pour délivrer un « message clair » au régime de Béchar Al Assad. Tout en reconnaissant que sa mission sera « une tâche très difficile, un défi ardu » l'ex-patron de l'ONU (1997-2006) insistera sur deux points : la nécessité de « trouver une solution pacifique qui respecte les aspirations de tous les Syriens » et l'arrêt en urgence des violences. Selon les analystes, il négociera d'entrée un cessez-le-feu avec le président syrien qui est déterminé à « poursuivre les réformes parallèlement à la lutte contre le terrorisme soutenu par l'étranger ». C'est pour « permettre un accès sans entrave aux humanitaires pour qu'ils évacuent les blessés et livrent les fournitures essentielles », explique Valérie Amos, la responsable des opérations humanitaires de l'ONU qui sera aujourd'hui en Syrie. « Ses chances sont minces mais il représente aujourd'hui le meilleur espoir d'une solution négociée », estime Louise Arbour, présidente de l'International Crisis Group, un groupe d'experts. Comme beaucoup d'analystes, elle est convaincue que la clé du succès de cette mission est entre les mains des Russes et des Chinois qui ont opté pour l'envoi dans la région d'émissaires, au grand dam de Kofi Annan qui estime qu'il est « extrêmement important (...) qu'il n'y ait qu'un seul processus de médiation » dans la crise syrienne qui aura un an le 15 de ce mois. Parallèlement à cette entrée en lice de l'ONU, on annonce deux réunions. L'une à Ryad et l'autre au Caire. La première regroupera aujourd'hui Serguei Lavrov, le chef de la diplomatie russe, avec ses homologues des pays du Conseil de coopération du Golfe. La seconde permettra aux ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe de discuter samedi sur la crise syrienne avec Lavrov prêt à opposer avec son homologue chinois, un veto pour le nouveau projet de résolution réclamant un accès humanitaire aux villes syriennes. Face au refus des Etats-Unis d'intervenir, même si le sénateur John McCain préconise des frappes aériennes, certains pays arabes montent au créneau. La Tunisie et le Qatar réclament une opération de maintien de la paix, l'Arabie Saoudite veut armer l'opposition, dont certains membres appartiennent à Al-Qaïda.


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