Algérie

L'ONU se fixe une nouvelle feuille de route en Syrie



L’Organisation des Nations unies s’efforce toujours de planifier «dès que possible» une visite en Syrie de sa responsable des opérations humanitaires, Valérie Amos, a fait savoir hier Ban Ki-moon. Cette visite a été refusée cette semaine par Damas, qui a ensuite assuré que ce  n’était qu’une question de date. Sur le plan politique, le responsable de l’ONU a affirmé que la mission de Kofi Annan, nouvel  émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie, serait «d’obtenir un cessez-le-feu, de mettre fin à la violence et d’aider à une solution politique» par le biais d’un «dialogue politique». L’ONU a donc visiblement décidé d’adopter une nouvelle feuille de route après l’échec de certains membres influents de son Conseil de sécurité de faire adopter une résolution soutenant un changement de régime en Syrie.   
Pour le moment, les violences ne connaissaient pas de répit. «Un terroriste a fait exploser une voiture qu’il conduisait dans la ville de Deraa, provoquant la mort de deux civils» et faisant 20 blessés, civils et agents de sécurité, a annoncé l’agence officielle Sana. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a évoqué, quant à lui, deux morts dans une explosion à Deraa, sans en préciser l’origine. Toujours dans le Sud, des déserteurs ont lancé une attaque à Hrak contre des véhicules militaires qui avaient pris d’assaut la localité.
Au moins six soldats ont été tués et neuf autres blessés dans les combats, en marge desquels un civil est mort, selon l’OSDH basé à Londres. Selon la même source, les violences dans le pays ont fait hier au moins 17 morts, en majorité des civils. Deux des victimes sont mortes dans une explosion à Deraa (sud) décrite par les autorités comme un attentat-suicide.
Le CICR et le CRAS bloqués aux portes de Baba Amr
De son côté, la Croix-Rouge tentait toujours hier, mais en vain, d’entrer à Baba Amr, bastion rebelle de Homs repris jeudi par les autorités syriennes. Celles-ci avaient encore bloqué pour la deuxième journée consécutive l’aide humanitaire destinée aux populations civiles. Vendredi, le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) avaient envoyé sept camions transportant une aide urgente aux habitants du quartier, mais le convoi n’a pas été autorisé à pénétrer dans le quartier, ce qui a provoqué la colère de la communauté internationale. En réaction au «blocage» des autorités syriennes, le président du CICR, Jakob Kellenberger, a déclaré «inacceptable» le fait que des gens qui attendent de l’aide d’urgence depuis des semaines n’aient toujours reçu aucun soutien. Il a précisé que le convoi allait rester à Homs «dans l’espoir de pouvoir entrer très prochainement à Baba Amr».
Le secrétaire général de l’ONU a, pour sa part, appelé Damas à «laisser entrer sans conditions préalables» l’aide humanitaire dans le pays et l’ensemble des parties à cesser «toute violence».Les autorités ont avancé des raisons de sécurité, en particulier la présence de bombes et mines sur la chaussée, alors que la télévision officielle montrait des rues vides et des destructions considérables causées, selon elle «par les terroristes armés». «Aucune de nos équipes n’était entrée hier après-midi dans ce quartier et (les autorités) n’ont pas autorisé l’entrée des aides. Nous sommes toujours en négociation», a affirmé le porte-parole du CICR à Damas, Saleh Dabbakeh. A signaler qu’à Damas, les dépouilles du photographe français Rémi Ochlik et de la journaliste américaine Marie Colvin ont été remises à l’ambassade de France et à celle de Pologne, qui représente les intérêts des Etats-Unis en Syrie depuis la fermeture de l’ambassade américaine, dernière étape avant leur rapatriement. Les journalistes avaient été tués le 22 février dans un bombardement à Baba Amr, assiégé et pilonné pendant près d’un mois et où la population manque de tout.   


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