Algérie

L'ONU se dit «déterminée» à trouver un émissaire



Les Nations-Unies sont déterminées à poursuivre leurs efforts pour nommer un nouvel émissaire pour le Sahara Occidental, a indiqué le porte-parole du SG de l'ONU, Stéphane Dujarric, évoquant une nouvelle fois des «difficultés» à pourvoir le poste vacant depuis mai 2019.«Le secrétaire général n'est ni pessimiste ni optimiste, il est plutôt déterminé, et il continue ses efforts pour essayer de trouver un envoyé personnel (pour le Sahara Occidental). Ce n'est pas une tâche facile», a déclaré Dujarric lors de son point de presse quotidien.
Dujarric, qui répondait à une question sur l'impasse dans laquelle se trouvait le processus de nomination d'un envoyé personnel au Sahara Occidental, a révélé que des noms «auraient été bloqués pour une raison ou une autre». Mais pour lui, «le fait qu'il n'y ait toujours pas d'envoyé personnel en place, ce n'est pas faute d'essayer. Nous continuons avec le secrétaire général d'avancer dans cette direction». Dans une précédente déclaration, le porte-parole a avoué qu'«il s'agit d'un poste compliqué pour lequel il a toujours été un peu difficile de trouver la bonne personne».
En mars dernier, le porte-parole de l'ONU avait refusé d'imputer la responsabilité de la vacance de ce poste au SG de l'ONU. «Le secrétaire général s'est efforcé de pourvoir le poste, mais comme dans beaucoup de ces nominations, tous les leviers ne sont pas entre ses mains, même s'il fait de son mieux», a-t-il, alors, déclaré. L'ancien Président allemand, Horst Kohler, s'est retiré en mai 2019 de son poste d'émissaire de l'ONU pour le Sahara Occidental, après vingt mois d'intense médiation qui l'ont vu insuffler une nouvelle dynamique au processus de paix de l'ONU. Avec le départ de M. Kohler, le Sahara Occidental aura consommé quatre médiateurs après les deux Américains James Baker et Christopher Ross et le Néerlandais Peter Van Walssun. Au demeurant, l'ancien Président allemand n'a pas échappé aux obstacles imposés à son prédécesseur, Christopher Ross, qui l'ont empêché d'accomplir sa mission de médiation.
«Ce n'est pas une fin en soi»
Entravé dans sa liberté de mouvement, Ross s'était vu refuser l'accès aux interlocuteurs sahraouis dans les territoires illégalement occupés par le Maroc. Le Maroc a eu déjà à saborder les efforts d'un autre émissaire américain en 2004, en l'occurrence James Baker, dont il a rejeté le plan de paix. Celui-ci maintenait le principe d'autodétermination, en exigeant la tenue d'un référendum au terme de cinq années de sa mise en ?uvre.
À l'issue de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU tenue le 21 avril sur la question sahraouie, le Front Polisario a déclaré que «la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations-Unies pour le Sahara Occidental n'est pas une fin en soi.
Ce n'est qu'un moyen de faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps, qui conduit à l'exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance».
À cette fin, le Front Polisario a précisé que l'«impartialité, l'indépendance, la compétence et l'intégrité sont des conditions indispensables pour que tout futur envoyé personnel puisse restaurer la confiance dans le processus de paix et mener à bien sa mission».
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
Aps
Le Conseil mondial de la paix appelle l'ONU à «protéger» les droits humains des Sahraouis
Le secrétariat du Conseil mondial de la paix (CMP) a appelé les Nations-Unies à «protéger» les droits humains du peuple sahraoui, dans une note de soutien à la militante sahraouie Sultana Khaya, victime de harcèlement incessant de la part des forces d'occupation marocaines au Sahara Occidental.
«Le territoire sahraoui est occupé par le Maroc depuis 1975, et ceux qui sont engagés dans la lutte pour la libération nationale, comme Sultana Khaya, sont constamment persécutés et attaqués par les forces marocaines», dénonce le CMP dans sa note publiée jeudi dernier. «Pour cette raison, le CMP appelle l'ONU à mettre en ?uvre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, et à protéger ses droits humains tant que l'occupation marocaine persiste», souligne le Conseil. Par ailleurs, le Conseil mondial de la paix «exprime sa solidarité sans réserve avec Sultana Khaya et sa famille, assignée à résidence depuis plus de 140 jours, et victimes de harcèlement incessant de la part des autorités du royaume du Maroc».
Sultana Khaya, comme d'autres défenseurs des droits humains sahraouis dans le territoire occupé par le Maroc, fait l'objet d'intimidations depuis son retour d'Espagne le 18 novembre 2020, cinq jours après que le Maroc a lancé une agression contre les Sahraouis à El-Guerguerat et violé le cessez-le-feu en vigueur, rappelle le CMP.
«Le cas très grave de Sultana rejoint celui de plusieurs autres militants sahraouis, y compris des défenseurs des droits humains, des journalistes, des militants écologistes, des prisonniers politiques et bien d'autres», ajoute la même source.
R. I.


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