Algérie

L'ONU évoque le risque d'une guerre longue et sanglante : La Libye au bord de la dislocation



L 'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a prévenu mardi que le pays se trouve au bord d'une guerre civile qui pourrait conduire à une division permanente.«La Libye est sur le point de basculer dans la guerre civile, ce qui pourrait entraîner une division permanente de ce pays. Il faudra des années pour réparer les dommages déjà causés, et uniquement si la guerre prend fin immédiatement», a-t-il averti, lors d'une présentation de la situation devant le Conseil de sécurité.
Malgré l'embargo, les armes, souvent lourdes, continuent d'entrer en Libye, au bénéfice de tous les camps, et les groupes terroristes profitent de la situation pour reprendre pied dans le Sud. Ce qui rend crédibles les pires scénarios.
A huis clos, le Conseil de sécurité a discuté d'une ligne de démarcation pour faire reculer les belligérants et donner une nouvelle chance au dialogue. Même si un accord est trouvé, il est peu probable que tout le monde acceptera de jouer le jeu. Beaucoup de pays maintiennent une ambiguïté sur le dossier libyen.
Même si son offensive contre Tripoli est illégale, le maréchal Haftar, considéré comme un rempart contre le terrorisme, jouit, en effet, toujours de certains appuis. Il s'est récemment entretenu avec Emmanuel Macron (qu'il a revu hier) et Donald Trump.
La Russie l'a encore soutenu mardi. «Ceci est le rapport que j'essaie depuis près de deux ans d'éviter d'avoir à publier. Après quarante-huit jours d'attaque de Tripoli par les forces du général Haftar, il y a déjà eu trop de morts et de destruction. Je crains le début d'une guerre longue et sanglante», a ajouté Ghassan Salamé, en référence à la nouvelle offensive contre la capitale libyenne lancée, le 4 avril dernier, par les troupes de l'homme fort de l'Est libyen.
Les conséquences et les risques de ce conflit sont déjà dramatiques, en particulier pour la population libyenne, avec plus de 460 morts, dont 29 civils, et 2400 blessés. Plus de 75 000 personnes, toutes des civiles aussi, ont été forcées d'abandonner leur foyer. «Plus de la moitié des déplacés sont des femmes et des enfants», a souligné M. Salamé.
Les acteurs humanitaires estiment que plus de 100 000 hommes, femmes et enfants restent piégés dans des zones situées à proximité de la ligne de fronts, et que plus de 400 000 autres se trouvent dans des zones directement affectées par les affrontements.
Eu égard à ce sombre constat, Ghassan Salamé a demandé aux membres du Conseil de sécurité d'exiger, sans plus attendre, des parties belligérantes de coopérer avec la Mission des Nations unies pour assurer la cessation complète des hostilités et le retour à un processus politique inclusif dirigé par l'ONU. Mais il faut se le dire : même si les consultations politiques sont importantes, l'espoir n'est cependant plus à un accord politique rapide.
De l'avis de nombreux observateurs, l'urgence, aujourd'hui, consiste surtout à éviter que le conflit ne s'embrase davantage.


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