La cheffe des droits de l'homme de l'ONU a appelé les Européens à assumer leur part de responsabilité dans la résolution, de manière durable, de cette crise migratoire qui cause des centaines de morts en Méditerranée chaque année.Les migrants qui tentent de traverser la Méditerranée, en transitant via la Libye, vivent dans une "situation désastreuse" dans ce pays en guerre, mais aussi dans les pays d'Europe où ils débarquent après leur sauvetage en mer, a indiqué ce week-end la Haut-Commissaire des droits de l'homme de l'ONU (HCDH), Michelle Bachelet, appelant à "une action urgente" de tous. Les migrants "sont soumis à des conditions choquantes en Libye, en mer et ? fréquemment ? lors de leur accueil en Europe", a affirmé Mme Bachelet, évoquant "des horreurs inimaginables en Libye" pour certains migrants, après avoir subi les pires moments de détresse "des jours en mer", lit-on sur le site de l'ONU.
Il est fréquent qu'ils voient leurs bateaux dangereusement interceptés et renvoyés, les conduisant à "subir des détentions arbitraires, des tortures et d'autres violations graves des droits de l'homme en Libye", a-t-elle expliqué. "La Libye ne peut être considérée comme un port sûr pour les migrants", a réaffirmé Mme Bachelet, en rendant compte d'une semaine de mission de spécialistes du HCDH sa mission à Malte, un pays-île dont la capacité d'accueil limitée aggrave ce drame humanitaire. "Ce qui arrive aux migrants à Malte ? et ailleurs en Europe ? est le résultat d'un échec du système de gouvernance de la migration, qui ne place pas les droits de l'homme des migrants et des réfugiés au centre et qui a été pendant trop longtemps marqué par un manque de solidarité obligeant les Etats en première ligne comme Malte à porter tout le poids de la responsabilité", a dénoncé Mme Bachelet, expliquant que "les pressions sur le système d'accueil à Malte sont connues depuis longtemps, mais la pandémie a clairement aggravé une situation déjà difficile".
Ceci dit et "malgré ces défis liés à la Covid-19, les droits de l'homme doivent toujours être respectés et ceux qui sont confinés, hors de vue pour ainsi dire, ne doivent pas être oubliés", a encore affirmé la cheffe des droits de l'homme de l'ONU, appelant les Européens à assumer leur part de responsabilité. Selon les témoignages recueillis chez des dizaines de migrants à Malte, "il a été rapporté au moins une fois où les forces armées de Malte ont tenté de refouler un bateau de migrants vers la Libye, et encore une autre fois, où elles ont tenté de repousser un bateau de migrants en direction de l'île italienne de Lampedusa", rapporte le site de l'ONU, soulignant que "certains migrants ont déclaré que les navires commerciaux ne leur sont pas venus en aide, tandis que d'autres ont déclaré que des bateaux commerciaux les ont pris en charge mais les ont renvoyés en Libye où ils se sont retrouvés dans des centres de détention".
Si elles s'avèrent véridiques, le Haut-Commissariat estime qu'il s'agit "d'allégations sérieuses de non-assistance à personne en détresse en mer et de tentatives de refoulement coordonnées qui devraient faire l'objet d'une enquête approfondie", a averti Mme Bachelet. L'exacerbation du conflit en Libye depuis un an a poussé à une reprise en force du flux migratoire vers l'Europe.
La conclusion d'une trêve durant l'été, entre les parties libyennes en conflit, n'a pas entraîné une diminution des départs des côtes libyennes, où les réseaux de trafic de migrants restent actifs. Aussi, cette trêve demeure fragile, ce dont sont conscient les candidats à l'immigration irrégulière, estimé à plus d'un demi-million de personnes en territoire libyen, selon certains chiffres difficiles à vérifier.
Lyès Menacer
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Posté Le : 05/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyes MENACER
Source : www.liberte-algerie.com