Algérie

L'ONU condamne et met Tripoli devant ses responsabilités



Dans une déclaration approuvée, jeudi, par consensus de ses 15 membres, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné les faits d'esclavage rapporté de Libye et demandé à son gouvernement à transférer les détenus aux autorités de l'Etat.Le Conseil de sécurité des Nations unies condamne ces atroces violations des droits de la personne, qui sont aussi susceptibles d'être constitutives de crimes contre l'humanité, indique la déclaration finale adoptée par l'organe exécutif onusien, qui a été rédigée par le Royaume-Uni. En outre, le Conseil souligne qu'il est nécessaire de transférer les détenus aux autorités de l'Etat et engage les autorités libyennes à renforcer leur coopération avec les organisations internationales et les organismes des Nations unies pour garantir l'accès humanitaire aux centres de détention, indique aussi sa déclaration. Les membres du Conseil de sécurité soulignent que "le seul moyen d'améliorer les conditions de vie de tous les habitants, y compris les migrants, est de pouvoir compter sur une Libye stable". Selon plusieurs diplomates à New York, il est rare qu'un texte de l'ONU parle expressément de l'esclavage dans un pays, une notion plutôt mentionnée au milieu de différentes atteintes aux droits de l'homme dénoncées d'une manière globale. Après les révélations récentes de vente de migrants noirs comme esclaves en Libye, 9 pays européens et africains appuyés par l'ONU, l'Union européenne et l'Union africaine, ont décidé ? à l'initiative de Paris ? de mener des opérations d'évacuation d'urgence de migrants victimes de trafiquants. Selon l'ONU, le gouvernement libyen contrôle une trentaine de centres de détention renfermant quelque 15 000 personnes. Le nombre de réfugiés et migrants aux mains de trafiquants et de passeurs sous la protection de milices est toutefois bien plus grand en Libye, estime l'ONU. À l'issue de la lecture de la déclaration, le représentant adjoint de la Russie à l'ONU, Petr Iliichev, a regretté qu'une mention sur l'origine du chaos en Libye, proposée par Moscou, n'ait pas été retenue dans le texte final. La Russie accuse de longue date la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d'avoir contribué militairement au renversement de Kadhafi lors d'une opération présentée à l'origine comme une mission à but humanitaire. Par ailleurs, le Premier ministre libyen a promis, jeudi à Berlin, d'agir pour mettre fin à la souffrance des migrants dans son pays, même si son gouvernement ne contrôle que très partiellement son territoire, comme l'a souligné Angela Merkel. "Les chiffres sont ahurissants : nous parlons de 500 000 migrants en dehors des centres de rétention et 20 000 dans les 42 centres dépendant du ministère de l'Intérieur", a plaidé Fayez al-Sarraj lors d'une conférence de presse avec la chancelière allemande à Berlin. "Nous sommes ouverts pour travailler avec toutes les organisations régionales et internationales afin de mettre fin à la souffrance des migrants et les aider à rentrer dans leurs pays", a-t-il ajouté. Mais une grande partie du territoire libyen échappe au contrôle de son gouvernement et est sous la coupe de milices. Bien souvent, les migrants, qui espèrent traverser la Méditerranée pour atteindre l'Europe, se trouvent dans ces territoires entre les mains de passeurs.
Merzak T./Agences


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