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L'ONU accuse les armées malienne et burkinabè d'exactions



Confronté à l'insécurité chronique, aggravée par la crise sanitaire du coronavirus (Covid-19), le centre du Mali connaît ces derniers mois d'inquiétantes violations des droits de l'homme, réaffirme l'ONU.Un nouveau rapport de l'ONU, rendu public jeudi, a mis en cause les armées malienne et burkinabè dans les exactions commises dans le centre du Mali, où sévissent aussi des groupes terroristes et des bandits, en plus des violences intercommunautaires. Elaboré sur la période allant du 1er avril au 30 juin 2020, le rapport de Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) affirme que "sur les 632 violations et abus de droits de l'homme" documentées durant le deuxième trimestre de l'année en cours, "la division a documenté 126 violations de droits de l'homme imputables aux FDSM (Forces de sécurité maliennes) tandis que 50 violations ont été imputées aux forces burkinabè", lit-on dans ce document de 14 pages. "Entre le 1er avril et le 30 juin 2020, la Minusma a enregistré un total de 458 incidents sécuritaires dans les régions de Mopti (214), Gao (81), Tombouctou (70), Ménaka (39), District de Bamako (25), Ségou (12), Kidal (8), Sikasso (6) et Kayes (3)", détaille la Minusma, précisant que cela inclut aussi les violations commises par les groupes terroristes liés à Al-Qaïda et à la nouvelle nébuleuse autoproclamée Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
"Au total, la DDHP a documenté 632 violations et abus de droits de l'homme ayant causé la mort de 323 personnes dont 23 enfants et 11 femmes", souligne le document. Comparativement au premier trimestre, "ces données représentent une augmentation de 5,65% par rapport aux violations et abus documentés du 1er janvier au 31 mars 2020, période au cours de laquelle la division avait enregistré 598 violations et abus de droits de l'homme ayant causé la mort d'au moins 380 personnes".
Pour la mission onusienne, "il s'agit essentiellement des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées ou involontaires des membres des communautés peule et bella dans les régions de Mopti et de Ségou", explique la Minusma, ajoutant que "certaines de ces opérations conduites par les FDSM se sont parfois apparentées à des opérations de représailles contre les populations civiles", pour leur présumé soutien aux groupes terroristes locaux, dont Katiba du Maçina que dirige le prédicateur peul Amadou Kouffa.
Toujours dans le centre du Mali, l'ONU a documenté 50 cas d'exécutions extrajudiciaires commises "entre le 26 et le 28 mai" par l'armée burkinabè, "notamment dans le village de Boulkessi et les campements environnants", zone située à la frontière avec le Burkina Faso. L'intensification de ces violences interviennent dans un contexte politique qui s'est également dégradé, après les législatives du 29 mars et du 19 avril derniers, estiment les rédacteurs de ce rapport.
La crise politique opposant le président malien Ibrahim Boubacar Keïta à la coalition du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) depuis la publication des résultats de ces législatives ont ouvert la voie à de multiples abus et violations des droits de l'homme dans le centre du Mali.

Lyès Menacer


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