Algérie

L'ONIL blâmé par la Cour des comptes



L'ONIL blâmé par la Cour des comptes
Certaines laiteries qui s'approvisionnent auprès de l'Office en matières premières laitières importées font subir à l'ONIL des préjudices financiers dus essentiellement à des retards de paiement.L'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) semble connaître une situation financière difficile. En plus de l'envolée des prix de la poudre de lait sur le marché international, constatée depuis octobre 2013, certaines laiteries qui s'approvisionnent auprès de l'Office en matières premières laitières importées font subir à l'ONIL des préjudices financiers dus essentiellement à des retards de paiement.Selon un cadre du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, qui participait hier à une rencontre organisée par l'Association de protection et orientation du consommateur, et de son environnement (Apoce) sur la filière lait en Algérie, l'ONIL s'est même vu infliger un blâme par la Cour des comptes à cause de ces «mauvais payeurs».L'office s'est donc vu contraint de revoir toute la procédure de financement de ses importations en imposant, désormais, à ses clients, des secteurs public et privé, le règlement préalable à hauteur de 50% des achats de poudre de lait.Une correspondance a été adressée, à cet effet, à toutes les laiteries conventionnées avec l'ONIL dans laquelle ce dernier souligne que «la participation des laiteries dans le préfinancement de leurs achats mensuels de matières premières subventionnées auprès de l'ONIL, à hauteur de 50% du montant de la dotation mensuelle fixée par le comité ad hoc interministériel est de plus en plus nécessaire». L'office ne met pas en cause les retards de paiement qu'il subit mais évoque tout de même «le recours systématique aux emprunts bancaires qui grèvent drastiquement sa trésorerie, supportant, annuellement, d'importantes charges et commissions financières».Il convient de noter que l'ONIL domine le marché des importations de la poudre de lait en Algérie à hauteur de 52%. Il en a importé, selon les statistiques des Douanes algériennes présentées lors de la rencontre d'hier, plus de 137 000 tonnes en 2013 contre environ127 000 tonnes l'année d'avant, soit une hausse de 16%. En valeur, l'office a importé pour 1,07 milliard de dollars de poudre de lait en 2013, alors que cette facture n'était que de 674 millions de dollars en 2005. Pour le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi, «ces chiffres montrent bien que les différentes pénuries que connaît le marché algérien en matière de disponibilité de lait ne sont pas dues à un manque de matières premières ou de financement».Selon lui, il s'agirait plutôt d'une «mauvaise répartition de la matière première sur les laiteries, notamment privées, dont les dotations en poudre de lait ne sont pas suffisantes et ne correspondent, réellement, qu'à 10% de leurs capacités de production». Et d'ajouter que «cette situation a conduit à l'arrêt de 32 laiteries privées» réparties sur plusieurs wilayas du pays. Plus globalement, des experts en agroalimentaire pensent que la filière lait en Algérie n'est pas en mesure de faire face à la demande du marché national du fait que les rendements n'ont pas évolué depuis 30 ans, malgré les différentes formes de soutien accordées par l'Etat.«Le faible rendement par vache ne dépassant pas les 12 litres en moyenne, et ce, à cause du système d'élevage archaïque et un manque d'alimentation, ainsi que le retard technologique qu'accuse le pays en matière de production et de transformation du lait», a estimé Akli Moussouni, expert en agriculture.




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