Algérie

L'ONEE marocain veut concurrencer les groupes français dans la distribution de l'eau potable



L'ONEE marocain veut concurrencer les groupes français dans la distribution de l'eau potable
Une année après avoir traversé des zones de turbulences, l'office national de l'électricité et de l'eau (ONEE) veut se redéployer sur le secteur de la distribution de l'eau dans les zones rurales du Maroc. Objectif: améliorer son offre pour l'eau potable dans les zones rurales du pays, encore mal desservies par un grand réseau de distribution.Avec un investissement 16 milliards de dirhams (2 milliards de dollars), l'Office national de l'électricité et de l'eau (ONEE) a mis en place un programme sur la période 2013-2016 pour renforcer l'accès à l'eau potable. L'investissement sur « l'eau potable rural » sera de 4,5 milliards de dirhams pour porter le taux d'accès à 96%, et améliorer la qualité et la gestion de la distribution dans 80 centres ruraux au profit d'une population d'environ 600 000 habitants, indique l'ONEE, cité par des portails électroniques. « L'eau potable urbaine » sera dotée d'un investissement de 12,4 milliards de dirhams, qui doit porter capacité de production de 90% à 95,6%, alors que l'autonomie de stockage et le taux de branchement doivent grimper à 97%. Sur la période 2001-2012, un investissement de 26,2 milliards de dirhams a été réalisé sur les infrastructures d'eau potable, selon l'office. Les investissements programmés pour la période 2013-2016 dans le domaine de l'eau potable devraient donner plus de parts de marché à l'entreprise marocaine, qui veut se placer dans les grandes villes du pays, gérées par des groupes français dans le cadre de la gestion déléguée pour la production et la distribution de l'eau potable et l'électricité notamment, mais également pour l'assainissement et l'enlèvement des déchets ménagers. Les français Véolia, Lyonnaise des eaux de Casablanca (Lydec) ou GDF se partagent presque la moitié du marché marocain de l'eau potable et l'électricité urbaines.
Oublier la mauvaise année 2012
Les mauvais résultats de 2011, notamment de la branche électricité, avaient failli pousser l'Office à la faillite en 2012, n'était-ce l'intervention de l'Etat. Avec un résultat net de -3,7 milliards de DH en 2011, contre seulement -452 millions de DH une année auparavant, l'ONEE était dans une phase financière critique. La hausse des prix des combustibles pour alimenter les centrales électriques marocaines, dont la plupart fonctionnement encore au charbon, la hausse vertigineuse de la demande en électricité (8,4% en 2011 et 2012) et du nombre de clients (4,5 millions) ont mis à mal les finances de l'ONEE, dopées avec une subvention annuelle de l'Etat de 5,4 milliards de DH. Fin 2011, le déficit de l'ONEE a doublé, passant de 1,03 milliard de DH à 2,03 milliards. Selon des cadres de l'Office, c'est le résultat, en fait, du maintien des tarifs de l'électricité, alors que les coûts ont été multipliés par deux, voire trois. L'intervention de l'Etat qui a injecté, en plus de la subvention annuelle classique, 1 milliard de dirhams en deux fois, plus des prêts à faible taux d'intérêt de la banque africaine de développement fin décembre 2012 (610 millions d'euros ) et du Japon (90 millions d'euros) au mois de mars 2013 ont remis sur selle l'ONEE. L'Office devra augmenter dans les prochaines années sa production en énergie électrique de 7% et investir près de 39 milliards de Dh dans les deux branches (eau et électricité) d'ici à 2016. Le pari est difficile, car au Maroc, il existe plusieurs distributeurs d'eau et d'électricité, publics et privés dans le cadre de la gestion déléguée.


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