Algérie

L'ombre du passé



Résumé : Son père M'hand était furieux. Le comportement de son fils le décevait. Yazid ne se sentait pas concerné par le drame passé. Il n'était pas prêt à renoncer à ses nouvelles amitiés. M'hand menaça de le renier?- Puisque tu ne me laisses pas le choix?
Yazid fit à contrec?ur ce que lui demanda son père. Lui désobéir serait fait preuve d'irrespect et d'ingratitude. Son père M'hand s'était sacrifié au travail durant de longues années, mettant de côté la moindre pièce, pour l'achat de le voiture qu'il conduisait avec beaucoup de fierté, et son appartement était à lui.
Yazid n'avait jamais travaillé pour ces deux achats, uniquement pour l'achat de ses vêtements et des ouvrages et documentation nécessaires à ses études.
Le jeune homme regrettait presque d'avoir étudié afin d'être avocat car il n'avait pas où travailler. Il devait impérativement trouver un cabinet d'avocat qui accepterait de lui donner une chance. Mais rien de ce côté-là.
Il dut se tourner vers l'enseignement où il put se trouver un poste de professeur d'anglais. Yazid avait sous son aile plusieurs classes du collège. Même s'il ne s'y était pas vraiment préparé, il s'y donna à fond. Il permettait que des élèves viennent chez lui pour discuter, si ce n'était pas pour leur donner d'autres cours ou leur prêter des livres.
Il sut se faire aimer et respecter par ces lycéens et lycéennes. Il s'était montré sous sa vraie nature et ne le regrettait pas. Ces élèves ne voyaient pas le prof en premier mais l'ami, et cela comptait beaucoup pour lui.
Car Yazid se sentait très seul. Il ne rentrait pas toujours chez lui. Passer par les "Quatre chemins", lui remémorer sa tumultueuse rencontre avec Mounira et il devait l'oublier, coûte que coûte?
Il y était contraint. Le passé de leurs familles compliquait tout entre eux. Il voulait l'oublier mais son c?ur le torturait. Leurs familles se gardaient rancune. Impossible de penser à un rapprochement entre elles.
Yazid en souffrait. Il aimait beaucoup Mounira et avait trouvé d'emblée sa mère Assia très sympathique. Il admirait beaucoup cette dernière et, dans le fond, il était très fier d'être de sa famille.
Comme toujours, Yazid dut aux heures du déjeuner et du dîner se tourner vers un restaurant, celui qui lui paraissait le plus propre. Mais ce n'était pas toujours le cas. Parfois il se rendait à la gargote du coin. Il prenait avec lui les élèves qui venaient des villages alentour. Il ne pouvait pas s'empêcher de leur payer des petits sandwichs. Il se rappelait les jours où il n'arrivait pas à se concentrer en classe parce que la faim le tenaillait.
Cela ne l'empêchait pas d'économiser le plus d'argent possible pour terminer le remboursement d'une dette de son père, argent emprunté chez des amis, pour l'achat de l'appartement. D'ici quelques mois, il pourrait mieux respirer, tout comme son porte-monnaie.
L'appartement n'était pas grand. Il conviendrait à un couple. Il n'y avait qu'une chambre. Il lui restait à peinturer les murs et les portes.
Yazid n'avait acheté que le strict nécessaire : un lit, un bureau, deux chaises, un réchaud, un peu de vaisselle qu'il rangeait sur une étagère, au-dessus du plan de travail. Ses habits, il les pliait dans un coffre en bois que lui avait donné sa mère Kahina. Cette dernière profitait de ses moindres petites visites pour l'interroger. Elle savait qu'il pensait toujours à Mounira et à sa mère.

(À SUIVRE)
T. M.
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