Algérie

L'ombre du passé



Résumé : Yazid arriva au village en début d'après-midi. Son père attendait près de la route. Ils rentrèrent ensemble. Son père avait le visage des mauvais jours. À ses yeux, il est un fils indigne parce qu'il avait pris Mounira dans sa voiture.-Oh ! ils doivent être tous au courant. Maudit soit le jour où tu es né. Une fille aurait eu plus d'amour-propre, plus d'orgueil. Tu as osé prendre une des leurs dans ma voiture. Tu n'as pas le sens de l'honneur. Malgré tes vingt-six ans, je te vois comme un enfant à qui on doit tout apprendre. Une fille aurait eu plus de nif que toi. J'ai envie de t'étrangler. Nous sommes la risée du village depuis hier. Mon fils unique a passé la nuit chez mes ennemis. J'en étais malade de colère.
-C'est pour ça que tu as battu ma mère ', s'enquit Yazid. Elle n'est pour rien dans ce qui s'est passé dans le passé et mon accident.
-Bien sûr. Pourquoi m'as tu déshonoré ' Si elle avait eu un fils digne de mon nom, ce matin, les gens du village ne seraient pas en train de parler de moi dans les cafés.
-Je ne vois pas ce que j'ai à me reprocher, s'écrie Yazid. J'ai fait ce qu'il fallait faire. Pourquoi toi, tu ne t'es pas vengé durant toutes ces années ' Pourquoi serait-ce moi qui serais voué à la prison et pas quelqu'un d'autre ' Pourquoi me serais-je vengé, moi, quand tu sais que la justice ne me pardonnerait pas ce meurtre '
-Donc, tu me juges d'incapable ' D'homme faible ', siffla le père, blanc de colère. C'est cela, hein ' Dis '
-Loin de moi ce jugement, répliqua Yazid. Seulement lorsque cette famille s'est vengée, cela arrangeait les autorités françaises d'alors. Maintenant tout a changé. Je ne tiens pas à me trouver en prison pour une vingtaine d'années. La justice ne pardonne pas les actes criminels.
-Alors pourquoi es-tu allé chez elles. Je t'en veux de n'avoir pas eu la présence d'esprit de te rappeler que nos familles sont toujours en brouille depuis quarante ans. Comment as-tu fait pour apprendre, retenir toutes les leçons durant toutes tes années d'études '
-J'ai retenu tout ce que j'entendais. Je n'ai jamais fréquenté son village et cette famille. Et à aucun moment, lui répondit Yazid, vous n'avez parlé devant moi de ces histoires et de ce conflit qui dure. D'ailleurs, je n'ai pris connaissance de l'identité de la fille qu'en route. J'étais pressé de l'emmener à l'hôpital. Elle ne pouvait pas tenir debout, je pensais alors à une fracture, mais ce n'est qu'une entorse. Dieu merci.
-Tu continues à m'insulter. Je te dis que je souhaite que cette famille soit complètement décimée !, cria son père. Combien tu me déçois !
Yazid se détourna. Il ne voulait plus voir son père. Il prenait conscience en cet instant qu'Assia n'avait pas eu tort. Leurs familles allaient leur poser de sérieux problèmes. Même si ce n'était qu'une relation amicale.
-Est-ce que tu vas les revoir ', l'interrogea son père.
-Peut-être. Tu ne vas tout de même pas m'interdire de les fréquenter ' J'ai besoin de relations pour me trouver un poste. Peut-être qu'elles pourront m'apporter l'aide dont j'ai besoin.
-Aie un peu d'amour-propre ! Demander de l'aide à cette famille serait comme mendier une miche de pain d'eux.
-J'ai besoin d'être en accord avec tout le monde. Sinon, comment pourrais-je exercer ma profession ', s'écria Yazid. J'ai besoin d'être bien avec tout le monde. Je n'ai rien à leur reprocher.
-Jamais ! Je refuse que tu t'adresses à eux. Si tu ne trouves pas de travail, reviens. Nous labourerons notre terre et vivrons d'elle. Mais jamais je n'accepterai cette humiliation. Tu entends ! Jamais ! Sinon, je te renie.

(À SUIVRE)
T. M.
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