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L'ombre de Moscou pèse sur l'Otan



L'ombre de Moscou pèse sur l'Otan
La Syrie plie sous les bombardements mais ne rompt pas«La Russie a aggravé la guerre civile en mettant en danger le principe d'une résolution politique du conflit et la préservation de la structure de la gouvernance qu'elle dit défendre», a déclaré Ashton Carter.Depuis l'entrée en lice de la Russie dans le conflit syrien, les réactions occidentales se sont multipliées dans bon nombre de capitales européennes comme aussi aux Etats-Unis pour critiquer de façon véhémente les options des bombardements effectués par des avions russes qui ciblent, affirment les dirigeants de l'Otan, les camps des rebelles hostiles au régime de Bachar al Assad.C'est ainsi que le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter a énoncé hier, à Madrid, que les frappes menées par la Russie en Syrie relevaient d'une «stratégie perdante», l'invitant à s'en prendre en priorité au groupe Etat islamique (EI).«La Russie a aggravé la guerre civile en mettant en danger le principe d'une résolution politique du conflit et la préservation de la structure de la gouvernance qu'elle dit défendre», a déclaré le chef du Pentagone lors d'une conférence, à l'occasion d'une tournée entamée lundi en Europe.«Je garde l'espoir que Vladimir Poutine comprenne que rapprocher la Russie d'un navire qui coule est une stratégie perdante et qu'il décidera de s'affronter à la menace posée par le groupe Etat islamique (EI) plutôt que de continuer ses frappes aériennes unilatérales contre l'opposition à (Bachar) al-Assad», a-t-il ajouté lors de cette conférence organisée par le Centre d'études stratégiques et de défense. En s'exprimant de cette manière, «continuer ses frappes aériennes contre l'opposition», Ashton Carter ne commet aucun lapsus, au contraire, et il conforte haut et fort les accusations qui ont aussitôt fusé, dès le premier bombardement effectué par les avions russes, malgré les démentis successifs de Moscou.Cette tentative d'intimidation traduit surtout le désarroi des puissances occidentales qui pensaient mener le jeu à leur manière, faisant semblant de combattre l'Etat islamique et sapant, coup sur coup, la résistance du régime syrien qui demeure la véritable cible de la coalition. La riposte russe, pour aussi tardive qu'elle puisse paraître, a complètement changé la donne et affole les stratèges de la coalition qui constatent qu'après plus d'un an d'attaques aériennes et terrestres soutenues le régime de Bachar al Assad plie mais ne rompt toujours pas, grâce au soutien de l'Iran et de la Russie dont les intérêts en mer Méditerranée et au Moyen-Orient sont devenus gravement menacés. Les gesticulations de certains responsables européens et américains n'ont pas impressionné outre mesure Vladimir Poutine qui a répliqué, lors de la récente Assemblée générale de l'ONU puis de la réunion à Paris du groupe sur le dossier ukrainien, en se référant systématiquement à la légalité internationale, une légalité bafouée à maintes reprises par ces mêmes capitales si promptes à donner des leçons et à recommander une démarche qui consiste à faire ce qu'elles disent et à ne pas se référer à ce qu'elles font. Pour le sixième jour consécutif, les avions russes ont mené hier des frappes dans un pays ravagé par quatre ans et demi de conflit, détruisant des positions du groupe jihadiste Etat islamique (EI) et d'Al Nosra que les membres de la coalition internationale assimilent volontiers à une formation rebelle digne d'encouragement dans la mesure où elle contribue à réduire la présence des troupes du régime syrien.D'ailleurs, un couac est intervenu avec la reconnaissance du caractère terroriste de cette mouvance par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a implicitement corrigé les appréciations du président François Hollande.Depuis quatre ans, l'offensive menée contre certains pays arabes du Moyen-Orient et du Maghreb pour recomposer géopolitiquement la région en confortant la mainmise d'Israël, plus arrogant et plus agressif que jamais, sur les terres palestiniennes et sur El Qods occupée, butte sur la résistance du régime syrien, certes gravement affaibli mais toujours pas terrassé, et la question se pose avec une certaine incertitude de savoir s'il faut oui ou non opter pour un engagement terrestre. Les Etats-Unis s'y refusent catégoriquement et ce ne sont certainement pas les Européens qui voudront y aller seuls. Ce sera l'enjeu des débats que les uns et les autres auront à tenir jeudi prochain, lors de la réunion ministérielle de l'Otan, à Bruxelles. Une réunion sur laquelle pèsera fortement l'ombre de Moscou.




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