Algérie

L'ombre de la crise... Repère



L'ombre de la crise... Repère
A mesure que s'effrite l'excédent du compte courant de l'Algérie, sous l'effet conjugué du gonflement des importations et du recul des exportations, l'économie nationale se retrouve à nouveau face à sa dure réalité : croissance artificielle tirée par l'argent du pétrole et absence quasi-totale de compétitivité hors secteur des hydrocarbures. Ainsi, au train où vont les choses, les recettes en devises du pays risquent de ne plus suffire à couvrir ses dépenses à l'importation ni les besoins de sa croissance économique, ce qui ne manquerait alors pas d'ouvrir la voie à un retour à l'endettement extérieur.L'euphorie, née du sentiment d'aisance financière de ces dernières années, ne peut donc plus être de mise dès lors qu'aucune perspective de compétitivité économique hors hydrocarbures ne se dessine jusque-là. Les pouvoirs publics en sont bien évidemment plus que jamais conscients. Mais ils ne commencent réellement à y prêter intérêt que très tardivement et, surtout, n'annoncent, jusque-là, nulle démarche claire en vue de diversifier l'économie nationale. Si ce n'est quelques discours en baragouin évoquant une nouvelle stratégie d'industrialisation du pays, de menues mesures pour favoriser la production nationale ou encore une meilleure régulation du commerce extérieur. En somme, rien de bien révolutionnaire.
Intervenant lundi dernier lors d'une rencontre à Alger sur les perspectives de diversification de l'économie algérienne, Jean-Louis Martin, responsable de pays émergents au sein du groupe français Crédit Agricole, a mis en exergue à la fois la situation intenable de forte dépendance de l'économie algérienne au pétrole et au gaz, mais aussi les limites des politiques proposées pour en sortir. L'Algérie, a-t-il souligné, est dans une situation assez classique de pays exportateur de pétrole et à forte dépenses publiques. Selon lui, les solutions de substitution à l'importation et de barrières tarifaires ont leurs limites et peuvent même conduire à ralentir encore plus l'activité.
Aussi, la piste la plus prometteuse, a-t-il estimé, est la diversification des exportations. Sauf qu'une telle option, a-t-il rappelé, nécessite des réformes en profondeur pour simplifier les procédures administratives, améliorer le rôle des banques, rendre le code des investissements plus attractif et garantir une stabilité du cadre législatif et des institutions. En l'occurrence, de vastes et vieux chantiers de réformes structurelles auxquels l'Etat a tourné le dos dès la fin de la crise de la dette des années 1990 et le début de l'ère du pétrole cher, qui s'avèrent finalement incontournables aujourd'hui sous peine de retomber dans la même situation de crise.


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