La campagne électorale pour les législatives sera-t-elle propre ' Les échanges, ces derniers temps, entre des cadres de formations politiques par presse interposée laissent énormément de place au doute. Mais quoi qu'il en soit, les procédés utilisés par les uns et les autres pour marquer leur territoire ne sont pas sans rappeler qu'il y a, quelque part, une sorte de pied de nez fait aux lois dans la mesure où l'agressivité verbale qui affleure dans les débats se place d'une manière quasi autoritaire dans le cadre de la prochaine campagne électorale. A tenir compte pourtant de la loi organique n° 01-12 du 12 janvier 2012, laquelle porte justement sur le régime électoral et l'une de ses dispositions, en l'occurrence l'article 188 du titre 7, concernant la campagne électorale, il est dit que celle-ci est «ouverte vingt-cinq (25) jours avant la date du scrutin». Or qu'est-il constaté depuis quelques mois et plus particulièrement depuis que le gouvernement via le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a engagé un dépoussiérage des textes réglementaires charpentant les élections et l'ensemble des procédures qui leur seraient annexes ' Mettant à profit un assouplissement desdites procédures pour ne pas dire en réalité une sorte de laisser-aller discrètement encadré et tout autant contrôlé par les pouvoirs publics, des formations politiques - notamment celles déjà en place - mettent à profit le fébrile activisme des partis naissants pour se structurer, pour organiser des rencontres avec leurs militant, lesquelles, somme toute, pourraient être perçues comme des rencontres ordinaires avec leurs bases respectives sauf que le discours déroge pour beaucoup aux obligations statutaires entre deux élections. En plus clair, les harangues hebdomadaires faites aux «foules» relèvent plus des préparatifs à une compétition et même à une compétition acharnée plutôt qu'à un état des lieux organique.D'aucuns diront que tout cela est de bonne guerre et il n'y a qu'à esquisser un regard de l'autre côté de la Méditerranée et plus précisément vers la France pour constater que la surenchère entre le candidat-président et les autres bat son plein, précisément autour des programmes électoraux alors même que la campagne n'est pas ouverte officiellement. Ce qui n'absout pas ipso facto l'attitude des politiques algériens astreints à s'en tenir aux lois nationales. Dans la foulée, l'article 189 dispose ainsi : «Nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, faire campagne en dehors de la période prévue à l'article 188 de la présente loi organique» sauf les cas prévus par la Constitution dans ses dispositions 88 et 89. Ce qui est une toute autre histoire. Et en évoquant à juste titre les moyens, la loi organique de janvier incite à s'interroger sur le risque de confusion des genres notamment dans le cas des déplacements au titre de l'activité partisane de l'actuel secrétaire général du Rassemblement démocratique national et tout autant Premier ministre. Si les déplacements de celui-ci sont réputés pris en charge par le parti, les moyens humains(mobilisation des éléments devant assurer sa protection) et matériels (transport), équipements mis à sa disposition ne peuvent que souffrir d'une légitime contestation par le reste des chefs de parti et plus particulièrement tant que tout cela se fera en dehors de la campagne électorale.Si, à l'heure actuelle, la question ne se pose que pour le Premier ministre en tant que secrétaire d'une formation politique importante, qu'en sera-t-il dès lors que des membres du gouvernement seront à leur tour désignés par leurs partis pour postuler à un siège au Parlement ' S'arrangeront-ils pour synchroniser leurs déplacements professionnels avec la rencontre des militants de leur formation ' L'expérience des années écoulées en fournit la réponse d'elle-même. Jusque-là, tous ceux qui se préparent à la course au Parlement essaient plus ou moins d'être soft dans leur démarche et ce ne sera évidemment que le jour où le début de la campagne sera officiellement donné que tomberont les masques. D'où donc le risque d'une campagne électorale où tout le monde cherchera à laver plus blanc.
A. L.
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Posté Le : 29/02/2012
Posté par : archives
Ecrit par : A Lemili
Source : www.latribune-online.com