Algérie

L'ombre d'El Qods pèse sur le CCG



El Qods est la Ville sainte pour toute la communauté musulmaneDepuis la rupture décrétée le 5 juin 2017, avec une somme d'exigences draconiennes, les trois monarchies et l'Egypte qui ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar qu'ils accusent de soutenir des mouvements extrémistes imposent un embargo sévère à Doha.
Comme de tradition, l'Algérie est encore sollicitée chaque fois qu'une crise secoue la région du Moyen-Orient. Depuis le début de la crise entre le Qatar et trois pays membres du Conseil de coopération du Golfe auxquels s'est ralliée l'Egypte, la situation est peu reluisante et les derniers développements intervenus avec la décision du président américain Donald Trump de reconnaître El Qods (Jérusalem- Est) comme capitale d'Israël montrent à quel point le Monde arabe est gravement fissuré. Ainsi, le vice-président du Conseil des ministres, ministre des Affaires étrangères de l'Etat du Qatar, Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Al-Thani, effectue une visite de deux jours en Algérie où il sera reçu par le chef de l'Etat et le Premier ministre et aura des entretiens avec le MAE, Abdelkader Messahel, pour examiner «les relations bilatérales algéro-qataries ainsi que les derniers développements que connaît la région arabe, notamment la situation à El-Qods occupé». Le 6 décembre, au cours du sommet annuel boycotté par les dirigeants saoudien, émirati et bahreini qui y ont dépêché leurs MAE, il apparaissait clairement que, faute d'une réconciliation dans les meilleurs délais, le CCG est condamné à disparaître. Fondée en 1981, cette alliance devait permettre l'avènement d'un ensemble économique et politique unifié comprenant l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et Oman. Depuis la rupture, en juin, assortie d'exigences draconiennes, les trois monarchies et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar qu'ils accusent de soutenir des mouvements extrémistes (notamment les Frères musulmans) et imposent un embargo contre Doha.
L'émir du Koweït s'était alors pleinement investi afin de résoudre la crise. En vain. Tandis que le Qatar rejette systématiquement les accusations et dénonce les sanctions économiques infligées, cheikh Sabah al Ahmad al Sabah déclarait à l'ouverture du sommet: «Nous avons été secoués les six derniers mois par des développements douloureux et négatifs (...) mais nous avons réussi à obtenir le calme. Nous continuerons ce rôle.» De fait, ni le Koweït ni Oman n'ont adhéré au boycott engagé par Riyadh qui exige la fermeture de la chaîne de télévision Al-Jazeera, le bannissement de la confrérie des Frères musulmans, la fermeture de la base turque à Doha et une prise de distance avec Téhéran.
D'aucuns ont cru voir dans la déclaration des ministres des AE, tous présents aux réunions préparatoires, le signe d'une embellie. Il est vrai que le texte dispose que l'existence du CCG doit être préservée, alors que les experts prédisent sa disparition qui réduirait à néant les accords sur une union douanière, un marché commun, une monnaie et une banque centrale unique! Est-ce parce que ce danger est davantage souligné par la question d'El Qods, avec un isolement dramatique des Palestiniens, que les tentatives reprennent pour amener Alger à s'investir activement' Nombre d'observateurs le pensent qui avancent l'argument d'une diplomatie algérienne rompue aux solutions des crises difficiles. Avec une politique axée sur la résolution des conflits par la négociation, l'Algérie a marqué de son empreinte la scène internationale. En outre, sa diplomatie reste solide et cohérente et c'est pourquoi on a observé, tour à tour, les visites du ministre émirati, également conseiller à la présidence, du ministre d'Etat qatari, en charge des Affaires étrangères, puis du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Toujours à l'écoute, Alger accueille aujourd'hui le vice-président du Conseil des ministres, ministre des Affaires étrangères de l'Etat du Qatar, ainsi que le président du Conseil saoudien de la Choura, Abdallah Ben Mohammad Ben Ibrahim Al-Cheikh. Un pas qui n'engage à rien, mais permet de prendre le pouls de la situation dans le Golfe.


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