Algérie

L'olivier ou l'arbre martyr



L'olivier ou l'arbre martyr
La lutte contre la désertification semble ne pas porter ses fruits malgré les moyens mis en œuvre par l’Etat (tel le Barrage vert). La sécheresse favorisant les incendies de forêts a accéléré ce phénomène qui, de surcroît, ne suscite presque pas de réactions des pouvoirs publics afin de l’endiguer par des mesures de prévention (désherbage, collecte de verre…).

L’étendue verdoyante que nous montraient les images des satellites est à peine visible ; cette conséquence due à l’avancée du désert à laquelle a contribué l’être humain devrait nous interpeller en ce sens que nous sommes en partie responsable et corrélativement il nous appartient de trouver une solution au lieu de nous réfugier dans l’attentisme ou le fatalisme.

Pourquoi ne parle-t-on plus du Barrage vert ?

Ce projet, certes ambitieux, dont on avait fait un battage médiatique, était confié au génie militaire mais sans que la population soit sensibilisée et ou associée, ce qui a peut être fait qu’il s’endormait sur ses lauriers. Pourtant, le concours de tout un chacun s’avère plus que nécessaire pour mener à son terme cette tâche que nous devons considérer comme un devoir national.

Notre pays recèle des richesses qui pourraient être durables à condition que nous en prenions soin.

A cela s’ajoute la douceur de notre climat qui offre les meilleures conditions de maturation des fruits très appréciés en Europe rien qu’en évoquant la célèbre formule publicitaire « Fruits mûris au soleil d’Algérie ». Les agrumes de la Mitidja, les figues sèches et l’huile de Kabylie et Deglet noor de Tolga en portaient le label qui en garantissait la vente.

Voilà la lancée sur laquelle nous devrions continuer, pour en tirer des appoints conséquents à notre économie, surtout en cette période de récession et d’éviter de compter uniquement sur les ressources gazières et pétrolières.

La conjoncture veut que bon nombre d’Algériens se soient détournés du travail agricole qui nécessite du labeur et du temps et a fortiori quand il s’agit d’arboriculture. Nos aïeux furent bien avisés sans doute par expérience d’avoir privilégié l’oléiculture.

En effet, l’olivier est réputé pour sa rusticité, sa productivité et sa longévité de plusieurs siècles. Ces caractères lui ont valu la prédilection auprès des paysans.

Parmi les diverses espèces d’arbres résistants, seul l’olivier a survécu à l’abandon, contrairement aux autres arbres qui ont péri sur les coteaux de Kabylie où les vergers de jadis ont fait place aux broussailles.

Bien que l’olivier subit les mauvais traitements que nous lui infligeons, il continue à produire de l’huile qui tient une place prépondérante dans notre alimentation ; il n’est pas de plat où l’huile ne soit présente. Sa valeur curative lui a conféré autrefois des vertus d’une véritable panacée ; les montagnards traitaient presque tous les maux ; intoxication, massage, colique…Cet arbre que nous brûlons et maltraitons, tantôt malmené sous les coups de haches (comme en témoignent plusieurs arbres de l’oliveraie de Sig) persiste malgré tout et devient de ce fait l’olivier martyr.

En zone montagneuse, son sort n’est guère enviable ; peu de gens lui accordent les égards qui lui sont dus ; on l’ébranche lors de la cueillette pour qu’il soit délaissé le reste de l’année. Cette exploitation qui s’apparente à de la dégradation ne peut durer, car toutes les ressources sont épuisables ; par conséquent, nous devons en user avec rationalité et tempérance.

Gardons-nous de gaspiller cette manne que la nature nous a prodigués si nous ne voulons pas nous en repentir. Rendons justice à l’olivier qui est d’ailleurs sacralisé sous d’autres cieux. Il est d’autant plus facile d’y arriver qu’il se contente de peu de soins. A défaut, limitons-nous au moins à lui épargner les mauvais traitements.

Nous proposons à toutes fins utiles quelques conseils pratiques inhérents à la taille de l’olivier. Nos connaissances n’ont pas la prétention d’être scientifiques, elles ne sont pas non plus exhaustives, elles n’ont rien de tout cela, sinon qu’elles sont empiriques :

- éviter de le tailler par temps de pluie ou de gel

- afin de faciliter la cicatrisation, éviter de laisser des moignons des branches à élaguer

- il faut utiliser des outils bien aiguisés et nettoyés

- les mauvaises tailles sont reconnaissables, on peut le voir à la manière dont les branches sont coupées. Celles-ci sont des moignons qui sécheront vite et provoqueront des maladies

- la fin du mois de février est le moment favorable à la taille ; ainsi on évite les gelées pour les pousses (le temps qu’elles sortent). La récolte ne sera pas compromise pour l’année suivante.



Article de Aït Mohand Hamid, Aït Saâda, Yatafene, Tizi Ouzou
El Watan du 25/2/2009 par Abdelouahab Karaali


Effectivement, la kabylie pays de montagne est riche par son potentiel arboricole (olivier, figuier...)...Les incendies répétitives annihilent toute développement de cette région d'Algérie et favorisent l'exode des populations faute d'un niveau de vie acceptable...48S5UB
Akar Qacentina - Constantine, Algérie

13/09/2012 - 40128

Commentaires

Cette année , les incendies sont particulièrement ravageurs à travers le territoire national; la Kabylie en est la plus touchée. les pertes en arboricoles et cheptel(avicole,ovin, bovin, a picole )s' élèvent à plusieurs milliards de dinars.ces incendies volontaires sont on ne peut plus fatals et constituent un crime de lèse-nature.notre région originellement pauvre ne s'en relèvera pas de sitôt. les singes et les loups qu'on y a lâchés vont nous supplanter peut-être.
ait mohand hamid - enseignant retraité - tizi ouzou, Algérie

13/09/2012 - 40077

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