L'olivier menacé par les nouvelles méthodes de cueillette

La cueillette des olives se poursuit encore dans certaines localités et peut se prolonger jusqu'à fin janvier 2020. Entamée depuis le mois de novembre, d'une manière précoce, cette campagne de cueillettes présente un véritable danger pour cet arbre millénaire.Faute de véritables ouvriers agricoles, ce sont des saisonniers sans expérience qui sont employés pour assurer cette cueillette. Ces derniers coupent carrément la branche, pour récupérer le fruit. Or, pour certains connaisseurs, il s'agit là d'un véritable massacre. La destruction des branches et des rameaux menace, en effet, à long terme, les oliveraies. C'est le cas aussi du non-respect de l'olivaison qui, normalement, ne doit débuter qu'au mois de décembre. Seule la région de Béni Snous respecte cette tradition ancestrale, en lançant une touiza, à partir du dernier mois de l'année. Ces dernières années, cet usage non approprié se pratique sur de jeunes arbres, encore fragiles. Selon un spécialiste de l'environnement, «l'olivier reste tributaire de la pluviométrie et de la perte de son feuillage au bout de trois ans». Donc, les méthodes employées au cours de l'olivaison peuvent réduire la durée de vie de l'arbre et influer sur la qualité du fruit lui-même. Depuis des années, cet arbre séculaire est abandonné, il n'est plus taillé pour qu'il puisse se régénérer et n'est pas irrigué pendant les périodes de fortes chaleurs, ce qui explique le faible rendement parfois. Il y a quelques années, c'étaient les femmes qui étaient engagées pour la cueillette des olives. Elles étaient chargées du ramassage et du tri au sol. Ce travail était fait avec un certain soin, ce qui expliquait à l'époque la qualité de la production et la protection de l'arbre : les feuilles tombées à terre étaient ramassées et déposées au pied de l'arbre pour le protéger contre le gel. Toutefois, l'huile d'olive de Sabra et Béni Snous reste encore de très bonne qualité, avec un prix abordable entre 550 DA et 600 DA /litre.
M. Zenasni