C?est le dernier-né inscrit au registre, fluctuant au gré des contextes, des coopérations franco-algériennes. Le nucléaire civil meublera désormais les dossiers appelés à se croiser entre Alger et Paris. Des informations officieuses l?ont laissé entrevoir ces derniers jours, un membre du gouvernement l?a confirmé. Troisième proche de Bouteflika à se déplacer à Paris pour préparer la visite d?Etat de Sarkozy, Chakib Khelil s?est livré à un exercice inédit. Devant des journalistes algériens et français, il a innové par une facette nouvelle dans le discours bilatéral: la coopération ou «diplomatie» nucléaire. Chronologique et sectoriel dans sa présentation du bilan de sa visite, il a sérié, l?une après l?autre, l?ensemble des questions abordées avec ses deux pairs français, Jean-Louis Borloo et Christine Lagarde, et des patrons du secteur énergétique. Du nucléaire, le ministre de l?Energie et des Mines n?a pas lésiné sur les éléments de langage. Entre indications et éclairages, il a multiplié les propos qui, recoupés les uns et autres, augurent une coopération bilatérale d?avenir dans le domaine du nucléaire civil. Alors que l?information n?a pas été annoncée auparavant, Chakib Khelil a annoncé une récente visite, en Algérie, d?une «mission nucléaire» hexagonale. Aucune indication n?a été fournie par le ministre sur le rang de cette délégation, les principales étapes de sa visite et la date à laquelle elle a séjourné en Algérie. Publiquement, c?est la première «mission nucléaire» sous bannière française à se rendre en Algérie. Ses membres ont passé en revue des champs de coopération sectorielle et décortiqué des projets. Les experts des deux pays en ont défini plusieurs, a indiqué Khelil sans donner des détails. Il a, en revanche, fait état d?une avancée notable dans les discussions. Selon lui, le terrain d?une coopération a été déblayé et bien des aspects ont été finalisés. Ces avancées devraient cheminer vers la signature d?un accord bilatéral dans le domaine du nucléaire civil. L?annonce de son paraphe coïncidera-t-elle avec le séjour algérois de Sarkozy? Le ministre algérien n?en dit pas un mot, même au moyen de l?exercice du conditionnel. Par contre, il a bien confirmé que ce nouveau dialogue «nucléaire» entre Paris et Alger intervient dans un contexte politique particulier. La visite de la mission «nucléaire» hexagonale en Algérie tient-elle d?une démarche technique comme il en existe régulièrement dans d?autres domaines de la coopération bilatérale? Ou intervient-elle dans la foulée de l?offre du candidat, puis du président Sarkozy d?une coopération dans le nucléaire civil ? La visite «rentre bien» dans le cadre de la proposition du chef de l?Etat français, affirme Chakib Khelil en réponse à une question du Quotidien d?Oran. Un élément d?information qui atteste, sans ambages, que l?offre du chef de l?Elysée a suscité de l?écho de l?autre côté de la Méditerranée. De la présentation médiatique du séjour parisien de Khelil, il ressort une «volonté commune» de conférer à une coopération «nucléaire» à l?état embryonnaire des perspectives à long terme. Tout se passe dans les propos du ministre comme si le plan de charge sectoriel va se nourrir au fur et à mesure. Mais d?ores et déjà, des pistes se dessinent sur les court et moyen termes: une formation qui prendra de l?allure avec la création d?un institut algéro-français auquel s?ajoute une assistance technique. Dans le domaine du nucléaire civil, l?Algérie attache beaucoup d?intérêt à la ressource humaine pour accompagner le développement sectoriel. Elle fait, de surcroît, de la construction d?infrastructures nucléaires et de leur supervision selon les standards de sûreté, de sécurité et de maîtrise technologique une des «priorités». Aussi, souligne le ministre, mise-t-elle sur l?expertise et le savoir-faire français en la matière. Cette nouvelle dimension de la relation algéro-française accroît le champ géographique de la coopération nucléaire algérienne. Après les Chinois et les Argentins qui ont prêté leur concours pour la réalisation des sites de Aïn Oussera et de Draria, l?Algérie a noué des relations avec les Russes et les Français. Chakib Khelil y voit l?illustration de la stratégie nationale dans le nucléaire civil. Une stratégie désireuse de «diversification» des partenaires. Le ministre de l?Energie n?a pas annoncé le projet de construction de centrale nucléaire à court terme. Sans l?exclure, il a fait remarquer qu?un projet aussi lourd suppose de s?y atteler en amont, en résonnant en termes de ressource humaine qualifiée, d?expertise, de maîtrise des normes. Une telle ambition nécessite également la préparation de sites au regard de la carte sismique de l?Algérie, de l?aménagement du territoire, de l?alimentation en eau. Autant de paramètres qui incitent à y aller avec méthode et planification. Selon le ministre, l?ambition de l?Algérie dans ce registre est avérée, dictée par sa volonté de diversifier ses sources d?énergie. De l?électronucléaire aux éoliennes et des capteurs solaires aux thermiques, toute la palette des énergies nouvelles y est à l?ordre du jour. Elle est d?autant plus décidée à y mettre le cap que le marché mondial de l?énergie change profondément, selon le ministre. Et l?envolée du baril incite les grands pays consommateurs - au rang desquels les clients de l?Algérie - à investir sur les nouvelles énergies.
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Posté Le : 01/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : De L?un De Nos Correspondants A Paris: S Raouf
Source : www.lequotidien-oran.com