La Libye devient un facteur d'inquiétude pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). L'offre de ce pays, membre de l'Organisation, a plus que doublé le mois dernier, faisant grimper la production globale de l'Opep de 700 000 barils par jour en novembre par rapport à octobre, pour atteindre une moyenne de 25,109 millions de barils par jour (mbj) durant le même mois.Cette hausse s'explique essentiellement par un bond spectaculaire de 650 000 barils par jour de la production libyenne, s'établissant à 1,108 mbj en moyenne en novembre, lit-on dans le rapport mensuel de l'Opep pour le mois de novembre, publié hier.
La production libyenne n'était encore que de 155 000 barils par jour en septembre. Le cessez-le-feu conclu par les parties au conflit a permis à la NOC libyenne (National Oil Corporation) de renouer avec la production après plusieurs mois de crise et d'arrêts à répétition.
La hausse de la production libyenne arrive comme un cheveu sur la soupe, alors que l'Opep tente de fédérer l'ensemble de ses membres et ses partenaires non-Opep autour de l'objectif de réduire l'offre pétrolière mondiale pour éviter le retour aux situations de surproduction.
Le risque d'alimenter les excédents est d'autant plus sérieux que la demande, affectée par la pandémie de Covid-19, "restera toutefois incertaine l'an prochain", met en garde l'Opep dans son rapport. Le rebond de la demande pétrolière mondiale en 2021 a ainsi été révisé en baisse de 0,35 mbj à 5,90 mbj, après une chute de 9,77 mbj attendue cette année.
"Les incertitudes demeurent élevées, essentiellement en ce qui concerne le développement de la pandémie et le déploiement des vaccins, ainsi que les effets structurels du Covid-19 sur les comportements des consommateurs, en particulier dans le secteur des transports", souligne le rapport de l'Organisation.
L'Opep reste prudente sur la demande et inquiète sur la reprise de la production libyenne, membre de surcroît exempté de quotas de production. Cela signifie que la hausse à vive allure de l'offre libyenne pourrait lézarder l'effort de soutien au prix d'une limitation de la production.
L'Opep et ses partenaires non-Opep viennent d'ailleurs d'obtenir un consensus au forceps qui consiste à ne "restituer que progressivement" au marché les quelque 2 millions de barils par jour prévus au début de l'année prochaine, en commençant par 500 000 barils quotidiens en janvier.
Ali TITOUCHE
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Posté Le : 15/12/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali TITOUCHE
Source : www.liberte-algerie.com