L'offre de produits alimentaires soumise à forte pression en Algérie

Les hausses des prix de produits agricoles de base sont le résultat d'une forte demande, tirée à la hausse par l'accroissement démographique et par la faiblesse des disponibilités de produits alimentaires. Cette tendance affecte aussi bien le milieu urbain que le monde rural, selon les grandes tendances de la demande sur les produits agricoles élaborées à partir des projections du ministère de l'agriculture.
Selon le secrétaire général du ministère de l'agriculture, Sid Ahmed Ferroukhi, la demande nationale sur les produits agricoles devrait continuer à augmenter à un rythme soutenu dans les prochaines années, provoquant une grande pression sur les disponibilités de produits alimentaires. La raison de cette pression est identifiée: une forte croissance démographique, a déclaré M. Ferroukhi lors d'une présentation de la politique de renouveau agricole au ministre de la prospective, Hamid Temmar.
Pour les prochaines années, la demande pour les produits agricoles devrait augmenter annuellement de 10%, tirée à la hausse par la croissance démographique et l'émergence de nouveaux modes de consommation, a indiqué M. Ferroukhi. ''La croissance de la demande sur les produits agricoles est beaucoup plus forte que la croissance démographique et l'offre", a-t-il dit.
Selon le Secrétaire général du ministère de l'agriculture, la hausse de la demande est également le résultat d'une sensible amélioration des disponibilités alimentaires en Algérie. L'offre de produits alimentaires a été multipliée par 7,5 fois depuis 1963, alors que la production alimentaire nationale a été multipliée par 4,5 fois. Le complément est en fait assuré par les importations, l'Algérie produisant de 70% de ses besoins alimentaires seulement.
Nouveau modèles de consommation
Pour M. Ferroukhi, il n'y a pas d'autre choix pour contenir la forte pression de la demande sur les produits agricoles et alimentaires : « il faut maintenir le taux de croissance en volume pour pouvoir faire face à la hausse de la demande ». Le taux de croissance en volume de la production agricole est passé de 8,5% en 2010 à 10,6% en 2011, alors qu'il a dépassé les 31% en 2009, année marquée par un rebond remarquable de la production céréalière, qui avait dépassé le seuil des six millions de tonnes. Un record pour l'Algérie, dont les performances ne dépassaient guère les 4 millions de tonnes annuellement en moyenne depuis les années 1990.
Sur les 12 dernières années, les disponibilités alimentaires sont passées de 16,5 millions de tonnes en 2000 à près de 37 millions de tonnes en 2011. La production nationale est passée durant cette période de 9,1 million de tonnes à 25,3 millions de tonnes. Quant aux importations, elles sont passées de 6,8 millions de tonnes en 2000 à 11,55 millions de tonnes en 2011.
Il s'agit là d'une très forte poussée autant de la demande de produits agricoles que des disponibilités. D'autant que le constat général du ministère de l'agriculture est qu'en plus de la forte croissance démographique, la hausse de la demande des produits alimentaires est tirée également par l'urbanisation et le développement de nouveaux modèles de consommation alimentaires urbains et en zones rurales, où émergent de nouveaux besoins de masse.
L'agriculture contribue actuellement à 16 % du PIB hors hydrocarbures, et près de 20% des 35 millions d'Algériens travaillent dans le secteur agricole. Selon M; Temmar. la production agricole nationale assure la couverture de 70 % des besoins des Algériens. L'Algérie compte 1,1 million d'exploitations agricoles, dont 800.000 appartiennent à des privés
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