Algérie

L'offre a cassé la flambée durant ce Ramadan



L'Etat a mis tous les moyens nécessaires à même de garantir un équilibre entre l'offre et la demande et gérer la régulation du marché.Le marché a réagi de manière positive à l'offre exceptionnelle assurée par les pouvoirs publics face à une demande forte pendant le Ramadhan. La disponibilité des produits alimentaires de large consommation, des fruits et légumes en quantités suffisantes, a imposé une stabilité des prix sur les principaux espaces commerciaux durant le mois sacré 2013. Un fait inédit ! Depuis plusieurs décennies, en effet, la période de jeûne apporte souvent son lot d'incongruités sur le marché, notamment une flambée des prix entrée dans les m'urs et les pratiques commerciales. L'exception, cette année, confirme certes, la règle, mais atteste aussi qu'une solution existe à tout problème pour peu que la volonté politique soit affichée clairement. Pour le Ramadhan de l'année en cours, l'Etat a mis tous les moyens nécessaires à même de garantir un équilibre entre l'offre et la demande et gérer une régulation sur le marché.
Cela n'aurait pas été possible sans la situation financière favorable dont jouit ces dernières années l'Algérie. Outre l'appui franc et direct à la production nationale, le gouvernement a eu recours à l'importation dans le but d'inonder le marché en produits de première nécessité.
Hormis les quatre premiers jours pendant lesquels l'on a assisté à une hausse des prix de quelques produits, provoquée par l'appréhension et le rush des consommateurs, la suite a connu un tassement, voire une baisse des tarifs. Le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) a joué lui aussi un rôle primordial dans l'équilibre observé sur les marchés pour la première fois depuis de longues années. Mis en place pour la première fois en 2008, le Syrpalac devient d'année en année un véritable instrument de régulation tant souhaité par les pouvoirs publics. Si tous les autres aliments ont enregistré une petite chute des tarifs qui varie entre -2% et -21%, la vente de la viande, en revanche, a maintenu sa tendance haussière. Voilà un autre sérieux problème auquel est confronté l'Exécutif. Une réflexion doit être approfondie à ce propos, notamment pour l'augmentation des capacités d'abattage qui demeurent insuffisantes.
Hausse des prix de la viande rouge : la contre-performance !
Les pouvoirs publics projettent en ce moment d'édifier des complexes d'abattage modernes dans les grandes régions de production, à savoir El-Bayadh, Djelfa et Oum El-Bouaghi, et à renforcer les petites unités d'abattage et de congélation. L'on compte également rapprocher l'aliment d'appoint, à savoir son et orge, de toutes ces zones d'élevage, y compris dans le Grand-Sud spécialisé dans les camelins.
Abdelhamid Boukahnoune, directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, avoue que cette hausse de la viande n'est pas due au manque de l'offre. En plus de la production nationale de viande rouge fraîche, estimée à 3,4 millions de quintaux durant les 9 premiers mois de la campagne en cours qui s'est étalée de septembre 2012 à juillet 2013, l'Algérie a recouru à des importations d'appoint pour assurer une meilleure régulation du marché et répondre aux besoins croissants de la population.
Selon les statistiques établies par les douanes, au premier semestre de l'année 2013, l'Algérie a importé 250 000 quintaux de viandes rouges contre 350 000 quintaux importés l'année dernière à la même période. Un long processus de structuration de la filière viandes rouges a été engagé avec la collaboration et la mobilisation de tous les professionnels concernés.
Cette démarche, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en 'uvre de la politique du Renouveau agricole et rural, vise à asseoir une filière durable et pérenne à même de répondre à une demande de plus en plus forte. En plus de ce processus, une série de mesures incitatives et d'encouragement d'ordre technique, réglementaire et financier ont été mises en 'uvre dans le but d'accompagner les éleveurs dans le processus de mise à niveau de cette filière.
Ces mesures concernent aussi le développement de la filière fourragère, pour assurer la disponibilité de l'aliment de bétail aux éleveurs et en assurer l'accès. Elles visent en outre la dynamisation du programme de mise en défens des parcours steppiques, l'extension des superficies consacrées aux plantations pastorales et l'aménagement et la création des points d'eau. La stabilité du prix des viandes blanches, cependant, s'explique par la hausse remarquable de la production qui a atteint, durant les trois trimestres de cette campagne 2012-2013, 3,2 millions de quintaux, contre 2,62 millions de quintaux réalisés au cours de la même période de l'année dernière. En 2012, la production était évaluée à 3,6 millions de quintaux, contre 3,3 millions de quintaux en 2011 et 2,9 millions de quintaux en 2010.
L'effet Syrpalac...
Le marché est également alimenté par les quantités de viandes blanches stockées dans le cadre du système Syrpalac. Ces stocks proviennent de la surproduction enregistrée entre février et mai 2013. Une situation inouïe engendrée par les différentes mesures incitatives prises par les pouvoirs publics, dont la suppression, en septembre 2012, de la TVA sur l'importation de matières premières, maïs et soja, suite au renchérissement de leurs prix sur le marché international.
À cette décision, s'ajoute l'organisation des professionnels de la filière avicole au sein du Comité national interprofessionnel de l'aviculture et la mise en branle du Syrpalac à travers la Triangulaire qui regroupe les trois principaux segments de la filière, à savoir les producteurs, les fournisseurs d'intrants et les abattoirs publics et
privés. La stabilité des prix des légumes, quant à elle, trouve son origine dans les quantités importantes des produits maraîchers mises sur le marché, d'autant plus que le Ramadhan 2013 coïncide avec la pleine saison de production des différents produits agricoles. Le ministère de tutelle a relevé aussi les performances inaccoutumées dans les différentes filières agricoles.
Pour les produits maraîchers, les résultats obtenus au cours des trois trimestres de la campagne 2012-2013 ont dépassé les 65 millions de quintaux. Par ailleurs, le bilan du mois sacré établi par le ministère du commerce fait ressortir une hausse des infractions révélée après le renforcement, argue M. Boukahnoune, de l'outil de contrôle en moyens humains, matériels et techniques. La tutelle a mobilisé plus de 6 000 agents pour ce Ramadhan.
Les 120 000 interventions effectuées ne peuvent néanmoins couvrir les 1,6 million de commerçants en activité et inscrits au registre du commerce. L'infraction la plus répandue pendant le mois sacré est le défaut d'affichage des prix (53% de la totalité des infractions). L'exercice d'activité sans registre du commerce représente 10,27%. L'autre problématique dont a souffert le ministère durant le mois de Ramadhan est la lutte contre les activités commerciales illicites, appelées communément le marché informel. Un créneau qui échappe entièrement à la tutelle, à vrai dire, à longueur d'année. Un secteur qui représente, selon certains experts, entre 50 et 60% de l'économie nationale. L'issue ne réside guère dans la répression tous azimuts des acteurs de ce marché parallèle.
Bien au contraire, le défi que devrait relever le département de Benbada est de réussir à convaincre ces "vendeurs malveillants" à suivre la voie de la légalité en leur proposant des solutions concrètes. Il y a lieu de leur offrir des espaces adéquats pour exercer légalement leur métier de vendeurs. L'on recense un déficit estimé à 1 500 marchés que l'Etat est appelé à construire à travers le pays.
Badreddine KHRIS, Liberté


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