Les statistiques officielles en Algérie, qu'il s'agisse du taux de chômage, du taux d'inflation ou de tout autre indicateur, suscitent souvent défiance et appréhension quant à leur fiabilité et leur crédibilité.
Interpellé à ce propos, le directeur général de l'Office national des statistiques (ONS), Mounir Khaled Berrah, a tenté d'assurer que les chiffres de l'ONS ne souffrent d'aucune manipulation et la méthodologie présidant à leur élaboration découle de normes universellement admises. «Nous n'avons pas du tout à rougir de nos chiffres», a ainsi rétorqué le directeur général de l'ONS, lors d'une rencontre organisée hier à Alger par le quotidien Liberté. Selon les explications du premier responsable de l'Office national des statistiques, la défiance à l'égard des chiffres officiels existe, y compris dans les pays développés, mais il s'agit surtout, a-t-il soutenu, d'un problème lié à la perception de ces statistiques et non à leur fiabilité.
Il n'y a aucune contrainte ni manipulation dans le processus d'élaboration des rapports et indicateurs de l'ONS, mais une fois la statistique produite et publiée, elle peut être sujette à diverses perceptions, a martelé M. Berrah ; laissant entendre, en ce sens, que l'ONS ne peut intervenir sur les interprétations qui peuvent être faites de ses données statistiques. Un indicateur officiel comme le taux de chômage, a-t-il avancé, est toujours controversé dans tout les pays du monde. «Notre rôle à nous, a-t-il ajouté, est de veiller au principe de l'intégrité des chiffres, car l'ONS n'est là que comme observateur, dont la mission se limite à observer ce qui est observable et à réaliser une évaluation statistique en faisant avec ce qui existe.» Et de signifier dans cet ordre d'idées : «Il n'appartient pas à l'ONS de faire dans l'évaluation des politiques publiques, car ce n'est pas le rôle d'un organe de statistiques.»
S'agissant de la fiabilité de la matière statistique émanant de secteurs et instances publics et servant de base à certains indicateurs de l'ONS, M. Berrah a précisé que quand l'office utilise d'autres sources de données, celles-ci sont toujours clairement indiquées dans ses publications. «Nous avons nos chiffres et nous n'avons matériellement et physiquement pas la possibilité de vérifier tous les autres chiffres», a-t-il reconnu. Selon lui, le système national d'information statistique, dans sa configuration actuelle, évolue dans «un cadre légal complet», mais souffre néanmoins «de certains problèmes d'application».
Ce système, dont l'ONS constitue l'organe central, continue encore à souffrir, a-t-il dit, de nombreuses faiblesses, à savoir un manque de coordination inter-institutionnelle, une multiplicité des identifiants, des méthodologies disparates entre divers producteurs de statistiques, ainsi que des problèmes de non-réponses sur lesquels bute parfois la réalisation d'études et enquêtes statistiques. «Il faut aller vers un système national d'information statistique cohérent et intégré», a préconisé, en définitive, le directeur général de l'ONS.
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Posté Le : 26/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Akli Rezouali
Source : www.elwatan.com