Algérie

L'offensive du Nord Constantinois du 20 Août 1955 Constantine s'en souvient...



L'offensive du Nord Constantinois du 20 Août 1955 Constantine s'en souvient...
Publié le 20.08.2023 dans le Quotidien l’Expression
Par Ikram Ghioua

Comme chaque année, Constantine et à l'instar des autres villes d'Algérie aura rendez-vous, aujourd'hui, avec le double anniversaire du 20 Août. Deux dates décisives dans l'histoire de la guerre contre la France. Deux évènements qui ont été incontestablement d'un apport déterminant au chemin de la victoire. Aucun n'ignore l'offensive du Nord constantinois le 20 Août 55 et le congrès de la Soummam le
20 Août 56.
La capitale de l'Est vit, ces derniers jours, au rythme du 20 Août. C'est le moment d'honorer la mémoire des martyrs et le sacrifice de tous les combattants. L'offensive du Nord constantinois avait permis de revoir la copie de la lutte pour un redressement de la révolution et renforcer les rangs des combattants, mettant en échec les tentatives de la France coloniale pour provoquer une rupture entre le FLN et le peuple. Le chercheur historien, Ahmed Boudjriou s'est intéressé à l'offensive du 20 Août 55, du siècle dernier. «Partant du principe «qui a le peuple, a la révolution», Zighoud Youcef, le nouveau chef de la wilaya II (Nord constantinois) qui venait de succéder à Didouche Mourad tombé les armes à la main dans la région de Smendou, fit part à ses proches compagnons, Bentobal et Benaouda de l'idée d'un soulèvement général. Il programma cette insurrection pour le samedi 20 Août 1955 et réunit les responsables en deux étapes», écrit l'historien. Ce dernier souligne que «la première réunion eut lieu à Boussator, douar Lakhal, commune de Sidi Mezghiche. Ont assisté à celle-ci près de 150 moudjahidine. Elle ne put se terminer suite à un accrochage durant lequel tombèrent au champ d'honneur deux novembristes et valeureux résistants, Tahar Sellahi et Mahmoud Nafir.
Les participants se dirigèrent vers Zamane. Y assistèrent, entre autres, les responsables: Abdallah Bentobal, Amar Benaouda, Ali Kafi, Smaïn Zighed, Salah Boubnider, Cherif Zadi, Hacene Bouderbala, Amor Talaa, Messaoud Boudjeriou, Tahar Sellahi, Mohamed Salah de Smendou, Abdelmadjid Kahlaras, Cheikh Boularès Boucheriha, Messaoud Bouali, Abdeslem Bekhouche.
La réunion avait pour but d'établir le constat sur la situation générale qui prévalait dans la zone 2, déterminer les moyens humains et matériels, préparer l'étape décisive». Lors de cette rencontre, des instructions ont été données; il fallait, toujours selon le même chercheur, déclencher une offensive. L'objectif n'était pas facile à atteindre. Il s'agissait, notamment, de recenser toutes les armes disponibles au sein de la population, contacter les Algériens travaillant dans les mines et les carrières dans le but de se procurer des explosifs et lancer un avertissement par l'envoi de lettres aux personnalités algériennes en contact avec les forces françaises, leur demandant de s'éloigner de la ligne Soustelle et de se rallier à la révolution, car le colonisateur, profitant de certaines hésitations, octroya certains droits à des partis politiques de l'époque dont l'activité officielle continuait, malgré l'appel du 1er Novembre 1954. Il fallait donc combattre cette ligne et les hommes des partis qui s'y accrochaient pour éviter qu'ils soient un alibi à la France qui voulait freiner la révolution. Lors de la seconde réunion «laquelle a eu lieu au djebel Zamane, à Koudiet Daoud, à 17 km de Skikda, après les préparatifs, qui durèrent 20 jours, jusqu'au 12 juillet 1955. Zighoud Youcef désignera les responsables qui seront chargés de mener l'attaque dans leurs secteurs respectifs». On citera, à titre d'exemple, Youcef Zighoud, Lakhdar Bentobal, Ali Kafi et 14 autres combattants. De là un tournant décisif dans le cours de la révolution algérienne contre le colonialisme. Comme chaque année, Constantine marquera l'évènement par une série de festivités organisées par la wilaya. Deux inaugurations importantes auront lieu aujourd'hui: celle d'une muraille symbolisant les massacres du 22 Août 55 et la transformation d'un centre de torture en un musée. Toute une symbolique.

Ikram GHIOUA




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