L'offensive du Nord constantinois a permis de lancer l'action diplomatique algérienne

L'offensive du Nord constantinois du 20 août 1955 a grandement contribué à « l'entame de l'action diplomatique algérienne en faisant répercuter la cause nationale à l'échelle mondiale et en mettant fin au blocus français imposé aux régions des Aurès et de Kabylie », a affirmé, hier, à Alger, le moudjahid et ancien diplomate, Salah Benkobbi. L'offensive du Nord constantinois tendait tout d'abord à briser l'embargo imposé en février 1955 par l'armée française aux régions des Aurès et de Kabylie à travers la généralisation de la révolution, notamment dans les dchour, villages et grandes villes et même à l'étranger, a indiqué le moudjahid Benkobbi lors d'une conférence au forum de la Sûreté nationale à l'occasion de la Journée du moudjahid marquant la célébration des évènements du 20 août (1955) et du congrès de la Soummam (1956). Il a précisé que « la cause algérienne était celle de tout un peuple qui avait donné sa vie pour le recouvrement de la souveraineté nationale ». « Des raisons politique, militaire et diplomatique en particulier » avaient sous-tendu cette offensive qui, a-t-il dit, a permis de faire entendre la voix de la révolution et de l'inscrire dans l'agenda de la conférence de Bandung des pays non alignés en mars 1955 et celui de la 11e Assemblée générale des Nations unies en décembre 1956. D'autre part, le moudjahid Benkobbi a évoqué le congrès da la Soummam célébré également le 20 août, saluant « le militantisme et les grands sacrifices des étudiants algériens qui ont rejoint la révolution en boycottant les bancs des universités et lycées ». Il a souligné, à ce propos, que « les étudiants algériens, au nombre de 400 (les Français dépassaient les 6.000 en 1956) ont joué un rôle important dans le lancement de l'action diplomatique algérienne et la réussite du congrès de la Soummam ». Il a rappelé, enfin, que « le congrès de la Soummam, auquel avait pris part un nombre considérable d'étudiants algériens, a permis d'évaluer les réalisations de la guerre de Libération deux ans après son déclenchement et de mettre sur pied les assises militaire, politique et sociale de celle-ci tout en lançant l'action diplomatique pour faire connaître la cause algérienne ».