Algérie

L'Odyssée de Malek Bensmaïl Culture : les autres articles



L'Odyssée de Malek Bensmaïl                                    Culture : les autres articles
Une histoire qui débutera début 2013. Huit semaines pour tenter de comprendre ce qui se passe «ailleurs». Tenter de cerner dans la foulée ce qui s'est toujours passé «ici».
Dans l'Algérie post-indépendance, dans ce territoire «perdu» qui n'en finit plus d'être sondé par des dizaines de cinéastes curieux. Pléonasme évident, traversant la filmographie d'un Malek Bensmaïl toujours aux aguets de la moindre parcelle géopolitique, remettant en cause sa propre vision et celle d'un Etat en déliquescence notoire. La fameuse «matière à délire» servant de tremplin à des saynètes politiques (Le Grand jeu, 2005), sociologiques (Aliénations, 2004), religieuses par le prisme de l'éducation scolaire (La Chine est encore loin, 2008), tout en épousant le canevas propre au cinéma. Donc une histoire récente qui emmène cette fois-ci Bensmaïl au Japon, où l'attendra un binôme composé d'une metteuse en scène, Masako, assistée d'Aska et du comédien algérien, Sid Ahmed Agoumi.
Le théâtre sera donc le fil conducteur d'Odyssées, projet présenté cette année à l'atelier Cinéfondation du 65e Festival de Cannes. Le pari est important et dénote une réelle envie de filmer l'Algérie hors de ses propres frontières. Beloufa l'avait déjà fait dans Nahla, Ibn-Battuta de Tariq Teguia sera aussi traversé de cette configuration, Bensmaïl en fera son leitmotiv en 2013. Plusieurs partenaires financiers suivront Hachemi Zertal (producteur et distributeur algérien et compagnon de route de Bensmaïl) dans ce film. Canadiens, Belges et certainement la société de production nippone, Office Kitano, connue pour être celle de Takeshi Kitano.
Un récit qui pourrait apporter un regard lucide sur un hypothétique Printemps arabe, sur cette culture arabo-musulmane qui s'est dispersée à travers le monde, sur des écrits dont le point de départ d'Odyssées prend la forme d'un manuscrit laissé par un ouléma venu au Japon, il y a un siècle, en quête de modernité pour le monde arabo-musulman. Dans le dossier de presse, des photos, des bras levés en direction d'une nuit céleste, des architectures d'un Japon partagé entre le médiéval (passé) et les bâtisses contemporaines (présent), quelques visages-satellites tournant autour d'Agoumi et de Masako et une intention du réalisateur qui en dit plus qu'un long discours : «Revenir à partir du présent sur l'histoire de ce voyageur (Ibrahim, auteur du manuscrit) du début du siècle dernier, c'est revenir sur cette question de l'échec supposé du monde arabe et sur l'histoire du passage difficile d'un monde à un autre. Comme approche narrative, j'ai songé à La Rihla (le périple), un genre littéraire arabe qui s'est épanoui au Moyen-Age.» En attendant Odyssées courant 2013, Bensmaïl reviendra prochainement avec 1962, de l'Algérie française à l'Algérie algérienne, documentaire en deux épisodes et coréalisé avec Marie Colonna.


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