Algérie

L'odeur de l'argent



L'odeur de l'argent
Les ordures, l'Algérie, ça la connait. Elles sont partout et en volumes impressionnants. On les trouve dans la rue, sur un terrain vague, le long d'un mur aveugle, au bas d'un immeuble' dans un hôpital ! Les décharges poussent comme de la mauvaise herbe et reçoivent tout et n'importe quoi. Ça s'amoncelle et ça grossit jusqu'au jour où les odeurs et les rats finissent pas faire bouger les riverains ou les responsables locaux. La place est nettoyée pour se (re)remplir en un temps record. C'est que l'Algérie produit des ordures, 13,5 millions de tonnes par an, soit 1kg par jour et par personne dont 44% seulement sont recyclés, selon un représentant du ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire lors d'un forum, jeudi dernier à Alger, sur l'entreprenariat et l'employabilité des femmes dans l'économie verte. Ainsi, selon les chiffres, 56% des déchets que nous produisons restent en l'état, c'est-à-dire confiées aux bons soins de Dame Nature pour les décomposer et les intégrer dans ses éléments (terre et eau), avec tout ce qu'ils peuvent receler comme poisons et/ou nutriments, sinon, les laisser jusqu'à ce que le temps ait eu raison de leurs liaisons moléculaires (plastique : 450 ans, couches jetables : 500 ans, carte téléphonique : 1 000 ans, polystyrène : 1 000 ans, verre : 4 000 ans, pile : 8 000 ans). Et dans les décharges algériennes, qu'elles soient sauvages ou prétendument réglementées, on retrouve tous ces déchets, aux côtés des fois de ceux hospitaliers. Dès lors, une question s'impose : qu'en est-il de la fameuse règle des 3 R en Algérie ' Réduire-Réutiliser-Recycler est la base de la stratégie de gestion des produits en fin de vie et des déchets qui en sont issus. Appliqué, ce schéma permettra de réduire la quantité de produits arrivant en fin de vie, de réutiliser des produits ou certains de leurs composants et de recycler les matières premières, pour ne laisser, au final, que les déchets ultimes qui sont stockés en attendant de les faire, éventuellement, réintroduire dans le circuit. A préciser que chaque activité dans ce schéma est un segment économique à part entière générant des profits et impliquant formation et création d'emplois. Mais en voyant toutes ces montagnes d'ordures qui poussent, on ne peut que conclure qu'aucun des 3 R n'a trouvé application réelle en Algérie. Pourtant, l'Etat connaît l'importance et l'apport des ordures, quand elles sont bien gérées. Une opération de gestion, recyclage et valorisation des déchets a permis de créer des emplois et générer «220 milliards de dinars dont 800 millions dans le traitement des eaux», indique le représentant du ministère de l'Environnement. Il y aurait 247 entreprises qui travaillent dans le domaine de la gestion et le recyclage des déchets. Qu'est-ce qui ne tourne pas donc ' Ça coince où ' Une membre du réseau algérien des femmes en économie verte mettra le doigt sur un n'ud d'étranglement : la formation qui est «actuellement à la traîne». Mais pas seulement. C'est toute la politique qui a besoin d'être revue, de la production des déchets jusqu'à leur réintégration dans le circuit.
H. G.


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