Algérie - 07- Occupation Française

“L’occupation a foulé la dignité humaine et commis l’innommable”


“L’occupation a foulé la dignité humaine et commis l’innommable”
67 ans nous séparent déjà d’un certain mardi 8 mai 1945, une journée pas comme les autres, marquée par le sang de 45.000 martyrs qui furent alors massacrés, atrocement mutilés, exterminés, brûlés et jetés dans des fosses communes, par-dessus les ponts de Chaabet Lakhra, à Kherrata, par le colonialisme français.

Soixante-sept ans nous séparent de ce que fut sans nul doute, un tournant décisif dans l’histoire de notre mouvement national, Mai précurseur de la glorieuse révolution de novembre, Mai dont la commémoration aujourd’hui à Sétif relève d’un devoir de mémoire et constituait alors le début de la fin du colonialisme français en Algérie.
«Les massacres du 8 mai 1945 étaient-ils la récompense des Algériens pour avoir défendu héroïquement la France, un héroïsme que l’histoire à retenu et que les historiens du colonisateur ont eux-mêmes reconnu ?» soulignait le Président Abdelaziz Bouteflika dans le message qu’il adressait le 7 mai 2005 aux participants, à Sétif, à un colloque international sur les massacres du 8 mai 1945.
«L’histoire ne cesse de raviver la mémoire blessée en souvenir des massacres du 8 mai 1945, survenus il y a 60 ans et qui ont plongé le peuple algérien dans un bain de sang, lui ont ravi ses enfants et dilapidé ses biens… », ajoutant que «l’occupation a foulé la dignité humaine et commis l’innommable à l’encontre des droits humains fondamentaux et au premier plan le droit à la vie et adopté la voie de l’extermination et du génocide qui s’est inlassablement répétée son règne funeste».
Un massacre mené en effet à son paroxysme face à des innocents désarmés même de leurs cannes par les organisateurs de cette marche à Sétif et dont le seul tort résidait sans nul doute dans leur aspiration à la paix, à l’indépendance et au recouvreraient de leur liberté, fiers du retour de leurs héros de Cassino qui ne découvriront alors que cendres et cadavres livrés déjà aux bêtes sauvages ou jetés dans ces fosses communes, comme pour cacher le fait de la honte, comme pour effacer les séquelles d’une préméditation atroce.
Sétif, 67 ans après, s’incline devant la mémoire de ces 45.000 martyrs qui payèrent le prix fort d’un génocide et condamne ces massacres aveugles perpétrés contre une population innocente qui saura faire preuve de son courage et sa détermination à relever un défi, aussi grand que le rêve d’un peuple qui n’aspirait qu’à son indépendance.
«Nous voulions montrer une grande force sans l’utiliser à travers cette marche pacifique», avait déclaré de son vivant le regretté Abdelkader Yala, chef scout en 1945 et un des organisateurs de cette marche, mais la préméditation de la France coloniale dans sa violence extrême, traduisait fort bien ce mépris de l’occupant pour la vie des Algériens et son dénigrement de leurs droits en les livrant aux commandos de la mort. Une préméditation d’autant plus forte et violente que Mme Nicole Dreyfus, ancien membre du collectif des avocats du FLN, soulignait, alors qu’elle assistait à ce colloque : «Le préfet de l’époque, Lestrade Carbonnel, avait donné son autorisation pour cette marche du 8 mai 1945, mais ce dernier avait instruit les forces de police de tirer si le drapeau algérien était déployé.
Il s’agit bien d’un crime contre l’humanité, les victimes étaient de la même religion de la même ethnie dans la lutte contre l’autorité politique.». Saal Bouzid, premier martyr de ce génocide, froidement abattu par un policier francais, lèvera jusqu'à son dernier soupir l’emblème national et scandera du fond de ses entrailles ensanglantées : «Tahia El-Djazaïr !»
Sa sœur Lamria, à ses côtés, le relève à peine et lance un vibrant youyou à son oreille ; c’était la fin des illusions françaises.

Pour que nul n’oublie
Pour que la mémoire n’oublie jamais, pour que les séquelles de ce génocide entretiennent le feu de l’amour pour la patrie, pour que les générations actuelles et celles à venir puissent bâtir leur avenir sur ce passé glorieux de leurs aînés, Sétif commémore aujourd’hui le 67e anniversaire de ces massacres.
A ce titre, et dans une ville qui s’est parée de ses plus beaux atours pour accueillir dans la joie et la sérénité d’un cinquantenaire le Président Abdelaziz Bouteflika qui foulera pour la 11e fois les pavés d’Aïn Fouara où la population, comme pour ne pas faire exception à la règle, lui réservera le traditionnel accueil des enfants de Sid El-Khier. Rien n’a été laissé au hasard et tout a été mis en œuvre pour que cette 11e visite officielle soit le symbole fort d’une Algérie unie autour de son Président, reconnaissante à l’endroit de l’homme de la paix et de la réconciliation nationale, et réitérant le serment prêté à nos glorieux martyrs.
Une Algérie qui n’aura de printemps que celui du 19 mars 1962, qui avance, consolidant ses acquis et prête encore à relever tous les défis qui s’imposent pour montrer au monde entier ses avancées et sa détermination à ne plus jamais basculer dans la fitna et la division.
C’est sous ce signe que sera placé ce 67e mai de l’espoir qui sera marqué par l’hommage du Président à tous ceux qui se sont sacrifiés pour que vive l’Algérie, mais aussi l’inauguration ou le lancement de projets d’envergure qui consolide chaque jour un peu plus cette dynamique du progrès dans une wilaya où les résultats du développement sont palpables à tous les niveaux et dans tous les secteurs, même dans les coins les plus reculés.
«Le peuple algérien qui a souffert des guerres et du colonialisme, connu l’immixtion étrangère et subi le chantage aussi bien direct qu’indirect, ce peuple qui a eu à vivre le drame du nouveau siècle, en endurant les affres d’un terrorisme barbare et qui a su, durant sa longue histoire, ancienne et moderne, faire preuve de courage et de persévérance, doit savoir que le prix de la renonciation au triomphe est plus cher que celui payé pour la consécration même du triomphe», ajoutait le Président Bouteflika.
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