Survol de l'histoire d'avant 1914. Les territoires coloniaux en Afrique et en Asie n'inquiétaient pas outre mesure les puissances occidentales. La mainmise sur les peuples assujettis paraissait solide, et aucun ne menaçait l'Occident, sauf en quelques rares contrées, comme en Chine où la révolte des Boxers est finalement brisée par une coalition de puissances.
1. Le nom des «Huns» et leur chef «Attila
Le mouvement des Boxers, dirigé contre les «barbares blancs», s'est étendu à toute la Chine du Nord, tout ce qui représente l'Occident constituait une cible. C'est dans les années 1896-1898, après l'éclatement des émeutes, que cette nouvelle secte est apparue, ses initiés pratiquaient la «boxe sacrée». Elle répondait à la crise qui a affecté l'ensemble de la Chine depuis la guerre sino-japonaise. Les calamités naturelles se surajoutaient aux réquisitions, aux surtaxes, aux emprunts forcés à des taux élevés auprès des puissances. D'autres griefs comme l'exploitation forcée des mines par les Occidentaux, les «concessions et cessions de territoires chinois» aux Anglais, Français…
La révolte des Boxers a constitué un danger pour les puissances occidentales. Un corps expéditionnaire international, au terme d'un accord entre les USA, le Japon et les puissances européennes, placé sous le commandement européen, a été dirigé en Chine, pour écraser la révolte. Le 22 juillet 1900, pour encourager ses troupes, l'empereur Guillaume II prononce un discours virulent où il encourage les soldats à ne pas faire de prisonniers et à n'avoir aucun scrupule dans l'écrasement de la rébellion des Boxers : «Les noms des Huns et leur chef Attila venus, il y a plus de mille ans, sont restés légendaires. Que le nom des Allemands reste pareillement gravé dans les esprits pour des millénaires afin que jamais, plus un Chinois n'ose même lever les yeux sur un Allemand.»
Ce discours des Huns est révélateur de l'esprit qui prévalait à l'époque. Il témoigne de l'écrasante puissance militaire occidentale, ces peuples n'avaient aucun espoir pour recouvrer leurs libertés, bien plus, l'expansion des puissances occidentales était générale. Toute révolte était vaine. Si des velléités existaient encore, les «punitions» étaient extrêmement sanglantes et douloureuses. Surtout que les marges devenaient, de plus en plus étroites, dans l'expansionnisme occidental, de nouveaux acteurs sont entrés en concurrence (Allemagne, États-Unis, Japon) avec les existants et cherchaient à se tailler des parts de territoires outre-mer, voire même sur les possessions des autres.
En août 1911, l'agence ‘Reuter' de Londres diffuse une rumeur de guerre, annonçant le début de la guerre entre la France et l'Allemagne. La tension entre ces deux pays montait. L'Allemagne exigeait que la France lui cède l'Afrique équatoriale en échange de son retrait du Maroc. Le 21 août 1911, un démenti est diffusé, un rectificatif parvient de Paris et de Berlin : il n'est pas question de guerre, et les négociations continuent.
2. Les trois «contingents» qui ont changé le cours de l'histoire du monde
Le nationalisme exacerbé en Europe, la guerre était déjà dans les esprits, bien avant son déclenchement en 1914. Mise en place systématique de la conscription, durée du service militaire allongée, partout les budgets militaires ont massivement augmenté. La guerre était en l'air avant même son avènement, comme si la «Nature» avertissait de ce qui allait advenir. Il ne fallait qu'une conjoncture propice, un détonateur que l'on actionnerait... Les pays colonisés d'Afrique et d'Asie, face à la puissance militaire occidentale écrasante, étaient tous soumis. Sauf les peuples européens des Balkans qui, existant au cÅ“ur même du «Centre de décision du monde», assujettis précisément aux empires européens, étaient traversés par un «mimétisme de proximité», «tenace et naturel» chez tous les peuples. Si l'empire ottoman a vacillé dès le début du XIXe siècle, avec l'avancée des unités allemande et italienne, des mouvements nationaux de proximité ont suivi. Les peuples des Balkans aspiraient, eux aussi, à l'indépendance, surtout qu'on ne pût les convaincre d'«inférieurs» par des «blancs» comme eux qui les régentaient.
Des gouvernés qui étaient «blancs» et égaux de leurs maîtres coloniaux par l'éducation, le niveau culturel ou économique. Être gouverné par ses inférieurs ou, plus exactement, par ceux qu'on considère ainsi, est une expérience particulièrement amère.
C'est ainsi que cette double «paranoïa» des armements et des puissances pour annihiler toute volonté des peuples, se résoudra par une guerre terrible et ruineuse, en 1914. Une guerre sans merci, illimitée et totale. Une guerre qui commença en août 1914, et que tous croyaient qu'elle se terminera avant l'hiver, aura duré quatre longues années. Ce n'est qu'avec l'entrée en guerre des États-Unis en 1917 que les événements se sont précipités et amenés la fin d'une guerre devenue mondiale, en novembre 1918. Une guerre qui fut une hécatombe, avec vingt millions de morts.
Cette guerre provoquée par une «humanité dans l'Humanité» aura été en fin de compte une «inhumanité dans l'Humanité». Comment l'expliquer ? Aucun sujet dans l'histoire n'a été aussi débattu que la Grande Guerre. Toutes les hypothèses ont été émises. Une hypothèse que les grandes puissances s'étaient tout simplement fourvoyées par mégarde. Les marxistes et beaucoup d'autres ont vu dans cette guerre la conséquence inévitable de la rivalité capitaliste et impérialiste entre la France et l'Angleterre d'une part, et l'Allemagne de l'autre. En réalité, il y a une parenté entre la «guerre coloniale», la «résistance des peuples» au diktat des puissances d'Europe, et la guerre compensatrice de tant de méfaits, de tant de barbarie, de forces inégales entre le barbare venu de l'extérieur et le pseudo barbare de l'intérieur qu'on veut civiliser par la spoliation, le crime et la terreur.
La Grande guerre 1914-1918 n'aura été que le «retour du balancier de l'Histoire», ou encore le «premier contingent» nécessaire pour apporter un début de solution aux peuples enchaînés aux empires.
La fin du premier conflit mondial fut un désastre sur le plan économique pour l'Europe. Au sortir de la guerre, une Europe épuisée, endettée et une industrie mobilisée pour une bonne part pour la guerre devait être reconstruite. Alors que les États-Unis, les grands vainqueurs, baignaient dans l'euphorie de l'après-guerre, de la victoire, avec ce nouveau sentiment de puissance sur le monde. Ainsi va s'ensuivre après le premier conflit mondial et la victoire sur l'Allemagne, en Amérique, une soif de vivre des années 1920 que l'on a décrit comme les «années folles».
Au milieu des années 1920, l'Europe comptait de nouveau dans le commerce mondial. A la fin des années 1920, c'est le choc de la crise de 1929 suivi de la Grande dépression des années 1930. Le temps des illusions est venu. La déception et la colère surgit face à la crise économique après les espoirs de la prospérité des années vingt et les perspectives d'abondance que les progrès de la deuxième révolution industrielle avaient laissé entrevoir. Alors que partout s'étendait en Amérique et dans les pays alliés le chômage de masse, en URSS et surtout en Allemagne, le chômage tombait presque à zéro dans la deuxième moitié des années 1930, Doit-on considérer que ce sont les politiques keynésiennes qui ont joué dans le miracle allemand et soviétique ? Si les politiques keynésiennes sont incontestables, il reste à dire que la sortie de crise pour ces pays s'est faite au prix d'une «liberté sacrifiée». Des mouvements fascistes ont essaimé l'Europe.
Face à la crise, la France et l'Angleterre comptaient sur l'énorme potentiel matériel et humain de leurs empires. Conjugués à l'isolationnisme de l'Amérique, les égoïsmes protectionnistes des Occidentaux ont crée un véritable cloisonnement mondial. Le chacun pour soi qui a résulté va de nouveau acheminer l'Europe dans une guerre effroyable. La guerre qui éclate en 1939 deviendra mondiale en 1941.
A la fin de la guerre, les pertes humaines en Europe sont évaluées à 20 millions de morts. En URSS, 26 millions de morts et 25 millions de sans-abri. L'Allemagne, 10 millions de morts, et il ne reste plus qu'un amas de ruines du grand Reich, ses villes détruites et ses habitants sans abri. Au Pacifique, la guerre se prolonge, ce n'est qu'après le largage de la deuxième bombe atomique sur Nagasaki le 9 août 1945 que le Japon capitule sans condition.
Que peut-on dire de ces trois événements qui ont bouleversé la face du monde ? Le Premier conflit mondial, la Crise de 1929 et le Deuxième conflit mondial ? Il faut les comprendre non par les causes qui les ont générés mais par leurs conséquences qu'ils ont eues sur le monde. En effet, la configuration géopolitique mondiale qui en est ressortie après 1945 fait passer le nombre d'Etats souverains de 50 en 1945 à 154 Etats en 1989. 94 nouveaux Etats sont devenus indépendants. Deux continents, l'Asie et l'Afrique, sont sortis de la colonisation, de l'avilissement et de la servitude que les puissances occidentales ont, pendant longtemps, maintenus. Le sens de ces grands événements qui ont marqué la première moitié du XXe siècle apparaît comme un processus inexorable, nécessaire et libérateur des peuples. «Trois contingents nécessaires» dans la marche de l'histoire. Si on se réfère à la phénoménologie de Hegel, ces graves événements ont été des «ruses de l'Histoire».
«Dans le cours de l'histoire, le moment de la conservation d'un peuple, d'un Etat, des sphères subordonnées à sa vie, est un moment essentiel. C'est ce qui est assuré par l'activité des individus qui participent à l'Å“uvre commune et concrétisent ses différents aspects. Mais il existe un autre moment : c'est celui où l'ordre existant est détruit parce qu'il a épuisé et complètement réalisé ses potentialités, parce que l'histoire et l'Esprit du monde sont allés plus loin. […] Ce processus se produit selon l'évolution interne de l'Idée mais, d'autre part, il est lui-même produit par les individus qui l'accomplissent activement et qui assurent sa réalisation.
C'est le moment justement où se produisent les grands conflits entre les devoirs, les lois et les droits existants et reconnus, et les possibilités qui s'opposent à ce système, le lèsent, en détruisent le fondement et la réalité, et qui présentent aussi un contenu pouvant paraître bon, profitable, essentiel et nécessaire. Ces possibilités deviennent, dès lors, historiques, elles contiennent un universel d'une autre espèce que celui qui est à la base de l'existence du peuple ou de l'Etat. Cet universel est un moment de l'Idée créatrice, un moment de l'élan de la vérité vers elle-même.» Hegel, la «Raison dans l'Histoire».
3. L'Histoire se répète ?
Le monde après 1945 entre dans une ère nouvelle. Le progrès technique et les applications civiles s'accélèrent : nucléaire à usage pacifique, conquête de l'espace, développement des transports qui permettent les échanges lointains, et favorisent la croissance. Mais technique et économie ne tardent pas à devenir un des éléments essentiels qui opposent les alliés d'hier, vite divisés en deux camps qui entretiennent une guerre froide.
Les Américains persuadés que la guerre a été en grande partie provoquée par la désorganisation monétaire et les réflexes protectionnistes égoïstes des années trente militent pour un ordre économique international qui leur paraît comme la condition même du maintien de la paix. Grâce au «dollar exchange standard» (accords de BrettonWoods, 1944) et la libéralisation des échanges (GATT, 1947) et par la suite, des «rounds» (Kennedy, Tokyo…) pour faciliter des échanges économiques entre zones, la croissance est forte, régulière et durable dans le monde. Des ralentissements du rythme de croissance, provoqués parfois par des plans de stabilisation, mais sans crise profonde, avant 1971-1973. La recherche d'un consensus social : l'Etat providence et les nouveaux droits syndicaux dans le monde, surtout en Occident, jouera beaucoup dans la stabilisation de l'économie occidentale.
Pour les pays décolonisés, l'insignifiance du développement industriel et la mise en valeur des pays colonisés limitée à la production de matières premières ont concouru, malgré les indépendances, à maintenir les masses dans une commune misère et de sous-développement. L'âpre confrontation entre la volonté des pays occidentaux qui cherchent à maintenir par tous les moyens leur domination politique et économique, et celle, amplifiée par les espoirs d'émancipation des peuples accédant nouvellement à la libération n'apportent guère de modifications aux structures réelles des pouvoirs du passé. L'indépendance ne tarde pas à apparaître aux peuples opprimés comme le résultat d'une simple procédure de passation de pouvoir au profit des seules élites, ou des groupes sociaux favorisés par les grandes puissances pour la prise de pouvoir. Ainsi, les nouveaux Etats, transformés en satellites des puissances et qui ne cessent de se surarmer, sont de plus en plus confrontés à l'incapacité de résoudre les problèmes politiques, économiques et idéologiques de leurs peuples.
Mais cet «écart d'abondance» entre l'Occident prospère et un Tiers monde pauvre plongé dans un nombre incalculable de conflits armés va commencer à se retourner dès 1971. Les «Trente Glorieuses» qui avaient fait penser, trop vite, que la croissance était à jamais acquise, se terminaient brusquement, avec la guerre du Kippour (quatrième guerre israélo-arabe) qui coïncide avec le premier choc pétrolier, en 1973 – les Arabes, en représailles, quadruplent les pays du pétrole et instaurent un embargo pétrolier contre les États-Unis, le Japon, les Pays-Bas et l'Afrique du Sud qui soutiennent Israël.
Comment traduire cette montée en puissance des Arabes sur le plan économique mondial ? Est-ce que c'est la guerre contre Israël qui a été à l'origine du choc pétrolier ? Ou est-ce un autre motif plus vital pour les États-Unis qui a amené les pays arabes du Golfe persique, pourtant dépendant du parapluie nucléaire américain, à défier la superpuissance au point de lui imposer un embargo pétrolier ? Pour comprendre, il faut replacer la situation économique mondiale dans son contexte historique tel qu'il était bien avant les années 1970.
Tout d'abord, depuis les accords de BrettonWoods de 1944, le «dollar exchange standard» a joué parfaitement son rôle dans sa fonction d'alimenter l'économie mondiale en monnaie internationale. Jusqu'en 1958, seul le dollar était une monnaie convertible dans le monde. Mais, à partir de 1958, avec la fin de la reconstruction de l'Europe et le retour de la convertibilité progressive des monnaies européennes, il s'est créé une concurrence mondiale dans les échanges internationaux qui s'est traduite forcément pour les États-Unis par de fortes pertes de parts marchés dans le commerce mondial et une diffusion de plus en plus marquée des monnaies européennes (franc, livre sterling, deutschemark…) dans les banques centrales, gagnant donc en statut de monnaies internationales de réserves.
Les pays concurrents, à savoir : l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, vont accumuler des excédents commerciaux avec les États-Unis, qui sont confrontés à des dépenses massives dans la course aux armements avec l'Union soviétique, la conquête spatial et les guerres menées en Asie (Corée, Vietnam…). Ce qui veut dire qu'avec la baisse continue du stock d'or (engendrée par les excès de dépenses), les États-Unis ne pouvaient plus répondre aux demandes pressantes des pays européens de changer leurs dollars en or. D'où la crise monétaire avec l'Europe et la décision unilatérale des États-Unis de mettre fin à la convertibilité or du dollar, en août 1971.
Cette situation conflictuelle qui continua d'opposer les pays européens et les États-Unis, en 1972 et 1973, amena les pays européens à refuser les dollars américains pour le règlement de leurs transactions commerciales. Les Américains dès lors se trouvèrent devant un dilemme : trouver coûte que coûte un «substitut à l'or» pour forcer les pays d'Europe d'accepter les dollars pour leurs échanges commerciaux, faute de quoi, ils seront obligés de diminuer leurs importations et augmenter les impôts pour financer leurs déficits. D'autant plus que l'Europe constituait le deuxième grand pôle industriel, commercial et monétaire du monde. Quel sera le «substitut à l'or» ? Précisément, ce sera le pétrole, le produit le plus demandé sur la planète, et surtout qu'il influe sur les prix des autres matières premières. Et les Arabes, première force des pays de l'OPEP, représentent environ 40% de la production mondiale. Un pétrole arabe libellé en dollar obligerait le deuxième pôle du monde, i.e. l'Europe, à accepter, voire à rechercher les dollars pour régler leurs importations pétrolières.
Le plus incroyable, c'est que l'écart d'abondance a changé de direction. Initialement des pays du Tiers monde vers l'Occident, après 1973, c'est de l'Occident vers le Tiers monde via les pays arabes et les pays de l'OPEP. Et ce phénomène de «retournement» n'est pas dû à l'homme, mais aux «contingences historiques» liées à l'évolution économique et monétaire internationale. Ce qui nous fait dire que le processus des années 1970 nous rappelle celui des années 1920. En effet, la même situation a prévalu. A la fin de la reconstruction de l'Europe et son retour dans le commerce mondial, les États-Unis, en perdant, de plus en plus, des parts de marchés dans le monde (au profit des empires européens), se sont rabattus sur leur marché intérieur, en le transformant, par un dopage artificiel de titres boursiers, en une économie-casino. Cette économie-casino a été, pour ainsi dire, un «substitut» à la perte de vitesse de l'économie américaine. A cette époque, le Tiers monde n'existait pas, les Trois-quarts de l'humanité sous tutelle ne comptait pas dans l'«absorption mondiale». D'où la crise, la dépression et la deuxième guerre mondiale. Contrairement à cette époque, la crise survenue dans les années 1970 n'a été «débloquée» que parce que le Tiers monde existait. Car, au-delà de la donne pétrolière qui n'a été, en fin de compte, qu'un mécanisme de régulation, c'est l'«absorption du Tiers monde» qui a permis de limiter la crise et éviter une dépression mondiale du type des années 1930.
Si le Tiers monde n'avait pas existé, on aurait eu une économie mondiale bloquée avec des dizaines et des dizaines de millions d'emplois détruits en Occident.
On est loin, très loin des guerres coloniales et des guerres mondiales entre les puissances. Ironie de l'histoire, c'est le Tiers monde qui, en absorbant la surproduction occidentale en échange de ses matières premières «revalorisées à leur juste prix», vient au secours de l'Occident. Ainsi se comprend l'importance du Tiers monde dans le monde nouveau d'aujourd'hui. On peut conclure que, au-delà des armes, des guerres et des crises, l'Occident qui n'a pas fini avec l'épreuve du Tribunal du monde, reste toujours arrimé à l'Histoire du monde, et c'est encore de lui que vont se développer d'autres forces, d'autres donnes qui auront à peser sur son propre destin et sur celui du monde.
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Posté Le : 23/09/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Medjdoub Hamed*
Source : www.lequotidien-oran.com