Algérie

L'obstacle de la loi sur la monnaie et le crédit L'externalisation des activités des entreprises nationales



L'obstacle de la loi sur la monnaie et le crédit                                    L'externalisation des activités des entreprises nationales
Les ambitions de développement hors pays du privé algérien restent inhibées par les dispositions de la loi sur la monnaie et le crédit qui ne lui permettent pas d'investir à l'étranger.
Le problème, porté déjà par les opérateurs économiques nationaux à la connaissance des pouvoirs publics, est reposé à la faveur de la visite, lundi à Béjaïa, du ministre du Commerce, Mustapha Benbada.
Spécialisée dans la transformation et la fabrication de carton ondulé, l'entreprise Général Emballage, installée dans la zone industrielle de Taharacht, à Akbou, a des difficultés à répondre à l'offre d'un opérateur français, le centre PSA de Peugeot à Poitiers.
«Peugeot veut mettre un intrant algérien dans les produits qu'il exporte vers l'Algérie et on nous a exigé d'être alimentés à flux tendu», explique à El Watan Bessa Mohamed, directeur de la communication.
Pour satisfaire l'exigence de Peugeot, Général Emballage doit disposer de son propre relais logistique sur le continent européen, au mieux en France.
Seulement, la loi algérienne sur la monnaie et le crédit ne permet pas le transfert de la devise pour financer un tel investissement.
Interpellé sur cet obstacle, Mustapha Benbada se montre sensible au désarroi des opérateurs nationaux.
«Un certain nombre de problèmes nous a été posé et parmi eux la possibilité d'investir à l'étranger dans des plateformes commerciales pour pouvoir s'installer dans les pays cibles. Il se trouve que la loi sur la monnaie et le crédit ne le permet pas actuellement», confirme-t-il.
Les opérateurs nationaux sont donc orientés vers ce que l'on considère à Général Emballage d'«un expédient» : louer les services d'un logisticien dans le pays cible. Pour le paiement, le ministre explique : «On
a demandé à la Banque d'Algérie d'autoriser les opérateurs de payer les prestataires étrangers de services rendus à l'international. L'entreprise peut le payer sur son compte devises qui a été renforcé par la quote-part, revenant à l'entreprise, de 20% après avoir été de 10%.»
«C'est une solution transitoire», reconnaît le ministre du Commerce qui a son avis «personnel» sur le sujet.
«Il faut accompagner les entreprises qui atteignent des tailles critiques à franchir le pas vers l'international et leur permettre d'engager des investissements à l'étranger afin que les opérateurs s'engagent à rapatrier leurs dividendes.
C'est ce que font tous les pays du monde. Nous avons des entreprises capables de s'installer en Afrique, dans des pays arabes même en Europe. Il faut les aider à franchir ce pas pour pouvoir donner cette occasion à notre pays d'avoir des ressources en devises hors hydrocarbures», dit Mustapha Benbada qui prend exemple sur les étrangers, dont les Chinois qui «viennent et créent des sociétés commerciales en Algérie en important leurs produits» à la faveur de la législation algérienne et de celle de leur pays.
Depuis 2008, Général Emballage exporte vers la Tunisie un produit fini que sa direction dit souhaiter pouvoir le finir sur place.
En 2011, elle exporté pour plus de 100 millions de dinars, soit une progression de 110% par rapport à 2010.


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