L'obsession des listes indépendantes LES PARTIS VONT AUX LOCALES EN RANGS DISPERSES

Aucun parti n'a été épargné par les mouvements de redressement
Minés par les dissidences et confrontés à une rude compétition, plusieurs partis risquent de payer cher leurs luttes intestines. Le spectre des listes indépendantes est à prendre au sérieux.
Le spectre des listes indépendantes inquiète les partis politiques à plus de trois mois des élections locales. Ces partis qui vont au scrutin du 29 novembre, en rangs dispersés, sont de nouveau rattrapés par leurs luttes intestines, qui ne manqueront pas de peser lourd sur les résultats de ces élections. Minés par les dissidences et confrontés à une compétition décisive, les partis se retrouvent dans une situation difficile. Aucun parti n'a été épargné par les mouvements de redressement ou autres dissidences, dues à l'absence de pratique démocratique au sein de ces formations politiques, qui, pourtant, prétendent se poser en alternative au pouvoir en place. Avec les problèmes internes qui secouent la base, le spectre des listes indépendantes inquiète les états-majors des partis. Cette fois-ci, il n'y aura pas que le FLN. Ils seront nombreux à se retrouver avec des listes indépendantes lors du scrutin du 29 novembre prochain. Aucun parti ne sera épargné. Qu'ils soient de la coalition ou de l'opposition, les partis souffrent d'un malaise interne qui menace de compromettre tous leurs calculs. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) risque d'être le plus grand perdant de cette compétition. Le divorce annoncé récemment avec l'ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a été un coup dur pour la formation de Bouguerra Soltani. Les conséquences de cette scission promettent d'être néfastes lors des prochaines échéances électorales. Avec la création du nouveau parti de Amar Ghoul, le MSP va perdre une grande partie de ses militants. L'ex-ministre des Travaux publics, dont le parti n'est pas encore agréé, a annoncé sa participation aux élections locales. Ainsi, M.Menasra et M.Ghoul vont siphonner le réservoir du MSP. Le RND n'est pas en reste. Le mouvement de redressement lancé par Nouria Hafsi risque d'«atomiser» les voix du parti. Les voix réclamant le départ du secrétaire général du parti s'élèvent au niveau de la base. Le Front national algérien de Moussa Touati fait face lui aussi au même problème. Les dissidents au sein du FNA ont été très loin dans leur démarche. Ces derniers ont même tenu un congrès pour annoncer le divorce avec la direction du parti. Certes, même si le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a déclaré récemment que ce congrès n'est pas valide, il n'en demeure pas moins que le mouvement peut reprendre ses activités en déposant des listes indépendantes durant les élections locales. Même les nouveaux partis n'ont pas échappé à ce phénomène. Le Front pour la justice et le développement (PJD), créé il y a quelques mois seulement, connaît le même sort. La formation de Djaballah vient de rejoindre la liste des partis en crise. La confection des listes électorales pour les locales a provoqué un désaccord entre la base et la direction. Les rangs des mécontents s'élargissent au sein des différentes wilayas.
Comment assurer un bon score aux élections locales' C'est la question qui taraude l'esprit des état-majors des partis. L'exercice est loin d'être facile pour eux. Avec l'éparpillement des voix et devant un électorat désintéressé par la chose politique, les partis font face à un véritable défi. Ils doivent courir plusieurs lièvres à la fois. Pour conforter leur poids sur la scène politique, ils sont appelés à mener une bataille sur deux fronts, à savoir à l'intérieur et à l'extérieur de leur formation. Avant d'aller chasser des voix ailleurs, les partis doivent trouver des solutions ou un consensus à la crise interne pour aller en force aux élections.