Algérie

L'obligation d'assumer ses responsabilités



L'obligation d'assumer ses responsabilités
L'automne est là. Les agriculteurs sont heureux de voir que la pluie est de retour. Finie la sécheresse, et l'espoir d'une meilleure saison agricole est enfin là. Le bonheur d'une meilleure récolte et des prix bas pour les consommateurs. Pourtant cet automne débute mal comme tous les automnes. Une forte pluie se transforme en inondations et prend avec elle des vies humaines.Encore une fois et comme à chaque fois, personne ne pensera à demander des comptes. Fatalisme oblige, les autorités locales ne seront en rien responsables. Les services météorologiques n'ont pas donné d'alerte, qu'à cela ne tienne. Les services de sécurité ou ceux en charge de la Protection civile n'ont rien pu faire, cela n'est pas grave. La foi en Dieu est telle que les responsabilités ne seront jamais établies. Car seul Dieu donne et ôte la vie !À Bouira, rien ne laissait penser qu'un directeur d'école et trois de ses élèves puissent être emportés par une pluie fut-elle diluvienne. Pourtant, ils sont morts dès les premières intempéries apparues.Six cents communes sont menacées, d'après Monsieur risques majeurs. La liste est établie. Les présidents d'APC, les chefs de daïras et les wali sont mis au courant. De simples travaux devraient permettre de réduire les risques. Il ne s'agit pas d'espérer un «risque zéro». Il s'agit juste d'espérer que les intempéries ne fassent pas autant de morts que les accidents de la circulation. Il s'agit juste de vouloir faire les travaux d'entretien que nécessite la voirie avant l'arrivée des fortes pluies.Quelque soit la saison ou les risques, la prévention sert à en amoindrir les coûts. «Prévenir vaut mieux que guérir», dit un adage. Il s'agit d'une règle de gestion pour ceux qui se sont assignés la mission de servir leurs compatriotes. Ils ont choisi cette responsabilité. Ils doivent l'assumer aussi quand la mort est due à une négligence.La violence n'est pas seulement dans les stades ou le fait de citoyens. Elle est également le fait de ceux qui par négligence, mettent en place les conditions d'un désastre en oubliant ou en négligeant leur mission première : être au service du citoyen.L'argent existe, martèle à chaque occasion le Premier ministre. La volonté de transformer cette manne financière en moyens matériels au service des citoyens semble manquer. Il a fallu un comité interministériel pour se rendre compte que les moyens de nettoyer la capitale n'existent pas suffisamment. Faudra-t-il attendre un Conseil des ministres pour décider d'acheter des pelles et des brouettes dans certaines villes 'Certaines personnes ont choisi de servir la population. Elles en ont accepté la charge et les missions. Elles doivent en assumer les responsabilités et rendre des comptes surtout quand il y a eu mort d'homme.Le temps des avantages en toute impunité est fini. S'il ne l'est pas, c'est que nous sommes tous complices de ce qu'il adviendra de la société algérienne et des dérives qu'elle continuera de connaître. Une complicité partagée, mais une culpabilité que seuls ceux qui ont décidé d'assumer les plus hautes charges devront assumer.A. E.




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