Algérie

L'OAS ou les crimes impunis



L'OAS ou les crimes impunis
Le 19 mars le général Salan prononce à la radio une déclaration qui sera diffusée de bouche à oreille et par tracts : « Je donne l'ordre à nos combattants de harceler toutes les positions ennemies dans les grandes villes d'Algérie. »Ceci est un rappel de faits qui se sont déroulés à Alger, entre la proclamation du cessez-le-feu le 18 mars et la fusillade de la rue d'Isly le 26 mars 1962, qui permet de prendre conscience de la responsabilité du général Salan en tant qu'auteur de cette instruction 29. On en retiendra notamment qu'au cours de cette semaine dramatique l'OAS avait décidé de faire la guerre aux gendarmes et CRS et de considérer les militaires français non ralliés à son combat comme des soldats ennemis et d'appliquer la politique de la terre brulée n'ont pas que dans la capitale, mais dans toutes les villes d'Algérie. La récente polémique provoquée par les déclarations des pieds noirs, nous adjoint de revenir à cette période que l'on veut occulter. Ceci est un autre négationnisme qui, portant sur la période coloniale, prospère allégrement aujourd'hui envers et contre toute vérité historique, ces nostalgiques ont le culot de défendre le mythe d'une colonisation généreuse et civilisatrice conforme aux idéaux que la France est réputée avoir toujours défendus en cette terre algérienne. Oubliés donc les centaines de milliers de morts, civils pour la plupart, tués par les colonnes infernales de Bugeaud et de ses successeurs entre 1840 et 1881, entraînant une dépopulation aussi brutale que spectaculaire au terme de laquelle près de 900 000 "indigènes", comme on disait alors, disparurent. Oubliées les razzias meurtrières et systématiques, et les spoliations de masse destinées à offrir aux colons venus de métropole les meilleures terres. Oublié le code de l'indigénat, ce monument du racisme d'Etat, adopté le 28 juin 1881 par la IIIe République pour sanctionner, sur la base de critères raciaux et cultuels, les "Arabes" soumis à une justice d'exception, expéditive et dérogatoire enfin à tous les principes reconnus par les institutions et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Oubliés les massacres de Sétif et Guelma perpétrés, le 8 mai 1945, par l'armée française avec le soutien de l'ensemble des forces partisanes de l'époque, Parti communiste compris, le jour même où le pays fêtait dans l'allégresse sa libération. Oubliés les victimes et les milliers de torturés de la guerre d'Algérie.
Le silence complice du gouvernement français
Plus que 3 mois nous séparent du 19 mars 1962, qui a mis fin à la guerre d'Algérie par la signature des accords d'Evian, les tueurs de l'OAS qui ont assassiné, à l'époque, plusieurs milliers d'Algériens et commis de nombreux attentats dans la colonie et en métropole sont officiellement célébrés dans certaines communes de France avec le silence complice du gouvernement français et de l'actuelle majorité, tous plus amoureux du pouvoir que de la vérité historique, surtout lorsqu'elle est susceptible de porter atteinte à leurs intérêts électoraux et à leurs alliances politiques locales. Une étrange conception du "devoir de mémoire" qui se révèle partiel parce qu'il est partial, déterminé qu'il est par des préoccupations partisanes. Remarquable exemple qui illustre, jusqu'à la caricature, la puissance de représentations idéologiques qu'aucun événement, fait ou argument ne parvient à entamer. De là cet aveuglement pris pour une preuve de courage et de lucidité. Extraordinaire persistance, enfin, de ce passé-présent qui, inlassablement, continue de nourrir la haine de l'Algérien en distillant le mensonge et la falsification mis au service de sordides considérations électoralistes et d'ambitions présidentielles même de nos jours. Revenir à cette période, à son importance aux yeux des algériens en général et aux survivants du colonialisme et de la déferlante xénophobie et criminelle de l'OAS. Dans cette rétrospective, il s'agit de mettre en relief les crimes et la barbarie dont à fait preuve l'OAS, par la proclamation du cessez le feu par une entreprise génocidaire visant à détruire l'ensemble d'un peuple, par des exactions individuelles et des exécutions de personnes innocentes parce qu'ils étaient des algériens.
Le lieutenant Si Abdelkrim, tué lâchement par l'OAS
Aussi s'agit-il de rappeler certains crimes de cette Organisation qui se dit victime aujourd'hui, ce qui nous ramène à la mort, voilà presque cinquante ans tout en arrière, pour évoquer Le lieutenant Si Abdelkrim, tué lâchement par l'OAS et tombait au champ d'honneur le 21 avril 1962, plus d'un mois après la proclamation du cessez-le-feu et après la fusillade de la rue d'Isly le 26 mars 1962, que nous citons à titre d'exemple. Une période ensanglantée, qui reste gravée dans les mémoires. Les violences ont prévalu où il n'y a pas eu que l'action menée par l'OAS sous le signe de l'Algérie française. Une période toute particulière où les Européens, se sont retranchés pour lancer des opérations, contre les algériens et à cette époque dans toutes les villes algériennes les populations musulmanes ont du s'organiser désertant même leur domiciles pour fuir les attentats perpétrés contre les civils. Des familles entières avaient fui les cités et quartiers à densité européenne, pour rejoindre la ville arabe ou d'ailleurs elles étaient bien accueillie et logées, malgré le peu d'espace et de pièces existants dans certaines habitations à l'époque, d'où la grande solidarité des familles algériennes face au danger et aux atrocités de la soldatesque coloniale et son fer de lance l'O.A.S et des ultras, qui ont semé la terreur et ce, jusqu'en 1962. Une période dramatique dans le quotidien des algériens où se multiplièrent les assassinats, les attentats, le lynchage et les massacres collectifs, dont les plasticages de magasins, de maisons isolées et autres actes de sabotage d'infrastructures. Ainsi, dans ce combat de la survie pour aboutir la dernière grande bataille celle du référendum fixé au 1er juillet 1962. L'Algérie sera confrontée, à une vague d'assassinats sans précédent parfois même ciblés et ce, dans presque toutes les villes du pays. A sidi Bel Abbès, Si Abdelkrim, de son vrai nom Bentayeb Mohamed, né en 1926 dans la région de Moulay Slissen. Homme simple et courageux et qui avait gagné la confiance de ses chefs et l'estime des populations de toute la zone V. Grand meneur d'hommes durant le combat contre l'occupant qui employa tous les moyens pour le retrouver. Il sera d'ailleurs à maintes reprises confronté à des situations très difficiles, à savoir encerclé par les forces coloniales pour finalement s'en sortir indemne. Ce grand combattant de l'ALN était père de cinq filles en bas âge quand il a regagné le maquis à Sidi Bel-Abbès, Les habitants des montagnes de la région se souviendront de ce héros de la révolution qui tomba héroïquement au douar Hnaichia de la tribu des Amarna, c'était un 21 avril 1962. Cette évocation, ne peut que nous instruire sur la marche à suivre quant à notre passé et met en lumière le caractère spécifique d'une lâcheté aveugle de l'OAS commise après le cessez le feu qui avait mis fin à 132 ans de colonisation française et citer le cas de ce héro abattu lâchement, parmi des milliers d'autres et dont nous y reviendrons, nous donne un aperçu de cette organisation terroriste formée de pieds noirs, qui veut se faire passer pour des victimes de l'histoire.


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