L'OAS, la haine et le sang

Les deux dernières années qui ont précédé le recouvrement de l'indépendance de l'Algérie sont, sans nul doute, parmi les plus sombres de l'histoire coloniale.Au prix de cinq années de lutte acharnée, le peuple algérien allait enfin prétendre à faire valoir son droit à l'autodétermination. La guerre de libération devenait trop coûteuse pour la Métropole, la cause nationale commençait à être entendue sur la scène internationale et, désormais, la France officielle du général de Gaulle se montrait enfin disposée à lâcher prise?Seulement, une autre «France», celle de riches colons prêts à mettre le pays à feu et à sang et d'officiers de l'armée française récalcitrants au gaullisme, n'entendait, en aucun cas, laisser l'Algérie cesser d'être française. Naquit alors la sinistre Organisation de l'armée secrète (OAS), qui, pendant deux années, sema terreur et désolation au sein des populations autochtones de l'Algérois et de l'Oranie? C'est dans ce sordide épisode de l'histoire coloniale que nous replonge L'OAS, la haine et le sang, nouveau documentaire de Ramadane Iftini et Sami Allam. Episode revisité avec un regard neuf et objectif.Une forêt d'images d'archives en noir et blanc, rarement diffusées auparavant, des témoignages inédits et, surtout, une mise en espace pour le moins très réussie, superposant, à juste titre, les genèses de «deux fins parallèles de l'histoire», celle de l'Algérie française et celle de la IVe République en France. L'OAS, la haine et le sang, à voir absolument le 18 novembre à 15h, à la salle Ibn Khaldoun (Alger).