L'Italie assiste, passive, à la fuite des cerveaux qui préfèrent aller mener leurs recherches en Grande-Bretagne, en Hollande, aux Usa et même en Chine et au Brésil.L'absence de financements, la marginalisation des jeunes diplômés, le népotisme et le clientélisme qui rongent les milieux universitaires italiens poussent même les plus doués à quitter la péninsule. En revanche, très peu de chercheurs étrangers choisissent d'émigrer en Italie pour poursuivre leur carrière.Cette triste réalité a été rappelée au public italien grâce à une polémique entre une chercheuse italienne établie aux Pays-Bas et la ministre Stefania Giannini, chargée de l'Enseignement, qui s'était vantée du fait que 30 chercheurs italiens sur 302 Européens ont décroché une bourse d'études dans le cadre du programme européen, Erc Consolidator de l'European Council Research. Dommage que 17 de ces universitaires italiens vivent et travaillent à l'étranger depuis des années.La responsable du gouvernement de Matteo Renzi a tenu, fière, à souligner que l'Italie était le troisième pays, aux côtés de la France, dans ce programme et le premier en nombre de femmes chercheuses. Mais la chercheuse en linguistique, Roberta D'Alessandro, a refroidi son enthousiasme : «Madame la ministre, je vous en prie, ne vous vantez pas de mes mérites. Mes résultats sont hollandais et non pas italiens.L'Italie n'a pas voulu de nous, elle a préféré des personnes qui ne figureront jamais dans cette liste des financements européens !»Environ 60 000 jeunes Italiens (de moins de 40 ans) quittent chaque année l'Italie à la recherche d'un futur meilleur ailleurs. Entre 2000 et 2010, plus de 316 000 jeunes Italiens ont établi leur résidence à l'étranger. Parmi eux, beaucoup d'universitaires, de cadres, de chercheurs et de talents. Une perte pour la péninsule estimée à plus de 4 milliards d'euros pour les 20 dernières années.
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Posté Le : 16/02/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nacéra Benali
Source : www.elwatan.com