L?embarras de Rome Après le énième massacre de villageois afghans provoqué par les raids du contingent de la Force multinationale (31 000 hommes provenant de 37 pays) qui opère en Afghanistan dans le cadre de la mission placée sous l?égide de l?ONU, aux côtés de l?opération anglo-américaine dénommée « Enduring Freedom », le gouvernement italien se trouve dans une position embarrassante. Car ses alliés de la gauche radicale, opposés à la présence des 1700 soldats italiens dans la région, ont exhorté les ministres de Prodi à fournir devant le parlement des explications autour de cette bavure qui n?est pas la première d?une longue série noire. L?atrocité des derniers « effets collatéraux » comme les appellent cyniquement les stratèges de l?Organisation de l?Alliance Nord Atlantique, ont fait sortir de ses gonds le ministre de la Défense lui-même. Arturo Parisi a condamné vivement, hier, la énième bavure des troupes de l?Otan déployées au sud de l?Afghanistan dont les bombardements dans la nuit de vendredi passé, menés sur des villages de la région de Helmand (sud du pays) avaient fait 83 morts parmi les civils, selon les autorités locales. Bien que le commandement de l?Otan ait parlé d?un nombre inférieur de victimes, M. Parisi a ainsi averti les alliés de l?Italie « qu?ils apprennent à viser ou qu?ils s?abstiennent de tirer », pointant ouvertement le doigt vers les soldats de la mission Isaf. Hier, lors de l?entretien qu?il a eu avec le président afghan, M. Prodi lui a fait écho en qualifiant les pertes parmi les civils de « problème d?une extrême urgence ». A l?occasion de la tenue d?une conférence internationale sur les réformes du système juridique en Afghanistan, organisée par les autorités italiennes, et à laquelle ont pris part le secrétaire général de l?Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, et le secrétaire général de l?Otan, Japp De Hoop Scheffer, les USA ont dépêché leur secrétaire d?Etat adjoint chargé de l?Asie, Richard Boucher, et leur ambassadeur à l?ONU, d?origine afghane, Zalmay Khalilzad. Ce dernier a tenté de disculper les forces de la coalition en accusant les talibans de « se servir des civils comme boucliers humains ». Pour sa part, Ban Ki- moon avait déploré, avant son arrivée à Rome, le dernier massacre de civils, se disant « préoccupé », et a appelé à « épargner les civils durant les opérations ». Selon le porte-parole de l?ONU, plus de 600 civils sont morts en Afghanistan depuis le début de l?année, dont un grand nombre a péri durant le seul mois de mai dernier. Saisissant l?occasion de la tenue de la conférence de Rome, le président Hamid Karzaï a appelé à cesser les « bombardements indiscriminés ».
Posté Le : 04/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nacéra Benali
Source : www.elwatan.com