Algérie

L'Italie descend de son piédestal, la Slovaquie dans la cour des grands



Entre la grandissime Italie, championne du monde composée de stars, et la petite Slovaquie et dont c'est la première participation, il n'y avait pas photo. On s'en souvient, lors du tirage au sort, tout le monde voulait cette équipe inconnue dans son groupe. Or, le résultat est là, implacable. La Slovaquie a battu l'Italie et se qualifie pour le second tour. Comment est- ce possible? Il y a quelques jours, dans ces mêmes colonnes, nous avions mis l'accent sur l'extrême indigence du jeu italien. On nous a même reproché notre sévérité. Désolé et après la lamentable production des hommes de Lippi, nous avions vu juste et jugé en toute équité. Le déclin de cette équipe sacrée championne du monde dans les obscures conditions que l'on sait (penalty imaginaire face à l'Australie, accordé à Grosso fautif) et l'historique provocation de Materazi sur Zidane a commencé à cette période, le «titre» et le «ballon d'or» décerné contre toute logique à son capitaine Canavaro ayant masqué la réalité.

 D'ailleurs, lors de la coupe des confédérations, la Squadra Azzura s'est inclinée le plus normalement du monde face à… l'Egypte, mais Lippi a refusé de voir ce qui était l'évidence même. Il est vrai que son équipe en se classant première de son groupe, lors des éliminatoires, a induit en erreur son sélectionneur. Face à la Bulgarie, la Georgie, l'Irlande et au Monténégro, les Italiens n'auront sauvé que les apparences. Lippi a refusé d'admettre que ses titulaires étaient hors coup. Or, le fait que ces derniers ont «duré» n'a pas favorisé l'arrivée d'une relève digne de ce nom. Il faut préciser également que Buffon, par son immense talent, a caché les faiblesses d'une défense techniquement limitée, à l'image de Canavaro, Chiellini et Zambrotta, le flanc n'ayant pas trouvé de titulaire indiscutable. Quant au gardien Marchetti, il n'arrive pas aux chevilles de son illustre prédécesseur Buffon dont le désespoir au bord de la touche faisait de la peine. Dans une rencontre émaillée par des fautes innombrables – et favorisées par le flegme du referee anglais Weeb –, le peu de football que nous avons vu fut l'Å“uvre des Slovaques qui, même menant au score par 2 à 0, ont continué à attaquer et ils en furent récompensés, eux qui n'ont jamais participé au Mondial sous la nouvelle dénomination de leur pays. Cependant, force est de reconnaître que cette progression n'est pas le fruit du hasard. On rappellera en effet que la Slovaquie a terminé en tête de son groupe devant la… Slovénie (que les Algériens connaissent bien), la République Tchèque (battue à domicile soit dit en passant), l'Irlande du Nord et la Pologne! Ça mérite un peu de considération tout de même! C'est en 2008, apprend-on, que tout a commencé avec l'arrivée à la barre technique de Vladimir Weiss, déjà auteur d'un «miracle» avec une équipe, l'Artmedia Perzzalka, qu'il a menée en phase de poule de la Champion's League. La Slovaquie est un bloc équipe où le respect des consignes est sacré. Cette solidarité a déboussolé les Italiens qui s'attendaient sans doute à une promenade de santé. Ce n'est pas tout, car il y a des talents dans cette formation. A commencer par l'excellent gardien Mucha, le libero de Liverpool Skertel, le buteur du jour Vittek, le capitaine et cerveau Hamsik qui évolue à Naples et qui connaît fort bien les Italiens, Stoch, petit de taille mais un véritable poison, Pétras, un solide défenseur qui joue à Cesena (Italie). Il est logique que de tels talents émergents s'imposent face à une équipe de stars vieillissantes en proie au doute. Si les hommes de Lippi ont fourni une partie satisfaisante contre le Paraguay, leurs limites sont apparues face aux modestes New-Zélandais, eux-mêmes éliminés à la suite de ce premier tour. Un mot sur l'arbitrage laxiste de l'Anglais Weeb qui nous a habitués à mieux. Objectivement, Canavaro méritait le carton rouge après ses agressions répétées, imité par le rude Chiellini. Ces deux joueurs sont un peu le symbole de cette équipe italienne âpre dans les duels mais sans idée ni inspiration. Pirlo, appelé à la rescousse trop tard, a tenté de remettre de l'ordre. En vain, car la Squadra Azzura a égaré son football, le troisième but gag inscrit par les Slovaques en est la parfaite illustration. Il est certain que le retour au pays du Calcio et des quatre titres mondiaux sera des plus humiliants pour ces stars tombées de leur piédestal. L'autre pôle d'intérêt de cette journée était de connaître celui qui accompagnera les Pays-Bas au second tour. Le Japon et le Danemark, après deux résultats en dents de scie, posaient leurs candidatures. Plus dynamiques et attaquant sans complexe, les Nippons n'ont pas volé leur qualification face à une équipe danoise elle aussi vieillissante. Quant aux Camerounais, tout comme l'Algérie, ils terminent cette édition avec zéro point au compteur malgré une tardive réaction face à une équipe hollandaise qui, malgré son carton plein, ne nous a pas entièrement convaincus. Dans le groupe F, la sensation, c'est bien sûr le désastre italien et la révélation slovaque qui, en huitièmes, se dressera sur la route des Hollandais. A leur place, on se méfierait...




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