L'Italie a son plan

«Nous ne pouvons pas envisager une solution dans laquelle Kadhafi resterait au pouvoir» L'Italie qui estime que le couple franco-britannique la tient à  l'écart du processus de décision, même si ses bases militaires sont utilisées par la coalition, présentera demain à  Londres, lors de la réunion sur la mise en place du groupe de contact pour le «Â pilotage politique » des opérations en Libye, une proposition de solution à  la crise prévoyant l'exil du colonel Kadhafi. «Â Nous avons un plan et nous verrons s'il peut se traduire par une proposition italo-allemande, peut-être dans un document conjoint qui pourrait àªtre mis sur la table », affirme Franco Frattini, le ministre italien des Affaires étrangères. Ce plan, dit-il, peut se décliner en trois points.Primo, un cessez-le-feu sous le contrôle des Nations unies, deusio, l'établissement d'un corridor humanitaire permanent pour permettre à  l'aide d'arriver en Libye et sur lequel Rome travaille déjà avec la Turquie. Tertio, le départ en exil de Mouammar Kadhafi. Pour la réussite de son plan, l'Italie réclame «un engagement fort de la Ligue arabe et de l'Union africaine». Dans le dialogue avec l'opposition et pour convaincre Kadhafi de partir en exil.«Maintenant que l'ensemble de l'Europe et les Nations unies ont dit que le colonel n'est plus un interlocuteur acceptable, nous ne pouvons pas envisager une solution dans laquelle il resterait au pouvoir», dit-il. «Même à  l'intérieur du régime, il y a des gens qui travaillent à  cette solution», révèle-t-il. «Â Clairement en cas d'exil de Kadhafi, les choses seraient différentes », conclut-il. En connaisseur de la Libye - son pays l'a colonisée de 1911 à  1942 - il estime qu'il faudra inclure les groupes tribaux, au moins les plus significatifs. «Â Tout le monde travaillera ensuite ensemble à  l'élaboration d'une constitution pour la Libye », dit-il. Sous la pression de la rue -55% des citoyens sont contre les interventions militaires en Libye -, Rome multiplie les actions diplomatiques pour sauver ses relations économiques très approfondies avec Tripoli. Le groupe ENI est le premier producteur étranger en Libye et plus de 150  entreprises italiennes sont présentes dans le pays. Ce plan sera-t-il complémentaire de l'«Â initiative franco-britannique en vue d'une solution politique » annoncée par le président Nicolas Sarkozy et de la feuille de route de l'Union africaine'  Les ministres des Affaires étrangères de plus de 35 pays ont déjà confirmé leur participation à  la réunion de mardi. Dont selon Foreign Office, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon et le président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping.