L'islamophobie pointée du doigt

Une manifestation est prévue aujourd'hui devant cette mosquée à Saint-Priest pour protester contre la multiplication d'actes visant les musulmans, quelques jours après la profanation de quelque 500 tombes du carré musulman du cimetière Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras (nord), précédée de celle de la salle de prière de la mosquée de Meyzieu (centre-est) en août dernier. « Tous les moyens nécessaires, notamment de police technique et scientifique, sont mis en 'uvre pour retrouver au plus vite les auteurs de cet acte lâche et intolérable », a assuré le ministère de l'Intérieur.Le feu, qui s'est déclaré à la porte d'entrée de la mosquée, « ne s'est pas propagé » et les seuls dégâts à l'intérieur ont été « causés par les fumées », a précisé la police à l'AFP. Toutefois, un photographe de l'AFP a pu constater qu'une bibliothèque était contiguë à la porte incendiée et a vu une brouette pleine d'ouvrages religieux brûlés.Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, accompagné de la maire socialiste de Saint-Priest, Martine David, a violemment dénoncé la « montée du racisme et de l'islamophobie » et appelé à une manifestation devant la mosquée de Saint-Priest aujourd'hui après-midi. « Après les tombes musulmanes profanées près d'Arras, après la mosquée de Meyzieu, jusqu'où ira-t-on ' », a-t-il ajouté.Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohamed Moussaoui, a condamné cet incendie « avec la plus grande vigueur » et « appelé les autorités à tout mettre en 'uvre pour arrêter les auteurs de cet acte criminel ». De son côté, la Grande Mosquée de Paris a condamné « avec force cet acte criminel qui provoque une fois de plus une profonde émotion dans la communauté musulmane nationale et un sentiment croissant d'islamophobie qui ne fait que s'aggraver, profanation après profanation des lieux symboliques et sacrées de l'Islam de France ». Les principaux partis politiques et des associations antiracistes se sont également élevés contre cette attaque.« Ce nouvel acte inqualifiable doit être solennellement dénoncé et ses auteurs démasqués et sévèrement condamnés. De tels agissements portent atteinte de manière intolérable à nos principes démocratiques et républicains fondés sur la tolérance et la liberté de croyance et de culte », a réagi pour sa part Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP (droite au pouvoir). « Si l'acte criminel est bien confirmé, c'est une nouvelle fois, après les profanations du cimetière de Notre-Dame de Lorette, un acte ignoble de racisme et de refus de l'autre », a affirmé pour sa part la chef de l'opposition socialiste, Martine Aubry.