L'islam en Asie

« Demandez le savoir jusqu'en Chine. » Au c?ur du sous-continent asiatique, la belle prophétie d'un Islam conquérant a consacré une expansion progressive et pacifique. C'est par le commerce, le long de la route maritime de la soie, qu'il s'est imposé en réalité vivante dans la plupart des pays et forme une communauté majoritaire dans l'ensemble musulman. Sur le 1,6 milliard de musulmans, près de 930 millions vivent en Asie, principalement en Indonésie (200 millions de fidèles), le plus grand pays musulman au monde, au Pakistan (180 millions), au Bengladesh (155 millions), en Inde (135 millions). Présent en force, l'Islam est aussi devenu la première religion en Malaise (60% des 30 millions d'habitants) et la seconde en Thaïlande. Il reste toutefois minoritaire dans de nombreux pays comme la Birmanie, la Chine et le Cambodge. Cette expansion est mue par l'esprit de tolérance et le respect des cultures locales qui imposent à la charia de composer avec le droit coutumier. Dans le cas de la Malaisie, même si des voix se font entendre pour une stricte application de la charia, l'Islam sunnite de rite chaféite se fonde dans une coexistence avec les religions bouddhiste, hindouiste et chrétienne. Il est consacré par l'existence de deux systèmes, l'un islamique appliqué uniquement aux musulmans et l'autre régi par le droit civil conçu pour les minorités. La liberté religieuse est consacrée par la Constitution « séculière ». Tout comme dans le berceau arabe pris dans les tumultes du désordre mondial, l'Islam de la tolérance et de la coexistence religieuse a souffert des séquelles du terrorisme à visage religieux ahanant sur les pistes sanglantes du « califat oriental » conçu comme la chaîne manquante dans le puzzled'El Qaïda et Daech. L'arc-en-ciel d'un « Etat islamique », englobant l'Indonésie, le sud des Philippines, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande et une partie du Brunei, est inscrit dans la stratégie de la terreur prônée par le groupe sanguinaire indonésien Jemaah Islamiyah, inscrit sur la liste des organisations terroristes, et le mouvement philippin Abou Sayyaf, encouragé par les leaders du Front Moro islamique de libération. Ils ont été relayés par Daech mobilisant 10% de ses combattants issus de cette région. De Djakarta (Noël 2000 et août 2003) à Dacca (1er juillet 2016, 18 touristes et 2 policiers tués), en passant par Bali (octobre 2002, 202 morts parmi les touristes principalement australiens), la violence a porté un coup sévère aux traditions de paix d'un Islam de tolérance et de coexistence religieuse.