Algérie

L'irresponsabilité tue



Rien de mieux pour qualifier cet étrange état d'esprit qui valse entre la négligence et la faible adhésion au respect des mesures de protection contre le coronavirus. Certes, le paradoxe peut être une seconde nature humaine, qui prend des voltiges périlleux au point de mettre en danger la vie d'autrui. Après plus d'une année depuis l'avènement de la pandémie de Covid-19, la divergence des réflexions quant à la véracité sur la présence du coronavirus continue de diviser l'opinion publique. Les uns ne soulèvent même pas la question, ils se protègent comme ils le peuvent. Les autres venus certainement d'une autre planète, affichent un scepticisme quant à la présence du virus. Entre les uns et les autres, il y a ceux qui ironisent et minimisent la gravité de la situation sanitaire. Entre tout ce beau monde, interférère, le «cheval de Troie». Ce virus affecte l'esprit citoyen collectif, au point de politiser la pandémie. Mais d'une vague à l'autre et d'un pic à l'autre, le jeu de la conscience populaire, s'érige en populisme pour les uns et populaire pour les autres, donnant ainsi un effet yoyo aux gestes de prévention contre la Covid-19 et les restrictions imposées par les pouvoirs de l'Etat. Des restrictions que les autorités locales peinent à faire respecter, face à des insoumissions en tous genres. Le large relâchement dans l'application du protocole sanitaire et l'observation des gestes barrières, le port de bavette et la distanciation sociale entre autres, a donné lieu à une flambée de cas de contamination à la Covid-19 et ses variantes Delta et Alpha. Une dégradation sanitaire due essentiellement à la faible adhésion au processus de vaccination. L'un des aspects négatifs de la conscience citoyenne à l'origine de la dégradation de la situation épidémiologique dans la quasi-totalité des wilayas du pays. Une dégradation que l'irresponsabilité et l'indifférence citoyenne risquent de porter à son apogée, avec entre autres, leur entêtement à braver les restrictions, dont l'interdiction de la baignade. Une décision larguée démesurément par des centaines de vacanciers qui continuent de se rendre à la plage. Comme c'est le cas à El Tarf, Annaba, Skikda et Jijel entre autres wilayas côtières où, la Gendarmerie nationale mène une lutte sans relâche, contre ces contrevenants qui ne reculent devant rien. Des dizaines de familles et des groupes de jeunes ont, lors du week-end écoulé, pris d'assaut les plages rocheuses et non surveillées, dans les communes côtières de l'est du pays. Aux aguets, les services de sécurité, sans répit, ont verbalisé ces réfractaires qui continuent d'affluer sur les plages. C'est dire que l'esprit récalcitrant de nos concitoyens est typiquement atypique. Ces derniers, dont la grande majorité manifeste toutefois un esprit de responsabilité, en ces temps de détérioration de la situation sanitaire, caractérisée par la crise de l'oxygène médical dans certains établissements hospitaliers. Cette prise de conscience est motivée par la peur pour soi et non pour autrui. Un égocentrisme aux bienfaits, suscitant l'inquiétude citoyenne. Le constat est identique aussi bien à El Tarf, Annaba, Skikda et Jijel où, les populations ont fini par adopter les mesures de prévention contre la Covid-19 et surtout, observer, un auto-confinement pendant la nuit. Mieux encore, les populations accoutumées aux veillées nocturnes, ont drastiquement diminué leur mobilité. Ces wilayas côtières réputées pour leurs nuits d'été mouvementées, sont, depuis la fermeture des plages, devenues des villes mortes. Au-delà, si la fermeture des plages dans ces wilayas y est pour beaucoup dans cette prise de conscience, il n'en demeure pas moins que les populations ont pris acte de la gravité de la situation sanitaire, à laquelle elles ne sont pas à l'abri. La courbe haussière des contaminations au coronavirus et ses variants Delta et Aalpha, semblent avoir semé la panique au sein des populations de ces wilayas où, le port de la bavette à grande échelle et l'application du protocole sanitaire sont suivis rigoureusement. Fallait-il que l'Etat durcisse les restrictions pour secouer la conscience citoyenne' Etait-il nécessaire de gâcher la saison estivale avec l'irresponsabilité des uns et l'indifférence des autres' Autant d'interrogations qui n'auraient pas lieu d'être, si tout un chacun adhérait à une citoyenneté qui ne répond pas au gré d'une conscience citoyenne unilatérale. Celle-ci, dont le seul égard est «nafsi nafsi».


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