L'IRG, l'impôt sur la fortune et le reste

Même si son contenu détaillé n'est pas encore fixé, la décision prise par le président Tebboune de réduire l'IRG est un engagement heureux. Elle permet de donner aux entreprises un peu d'air et soulagera à coup sûr les travailleurs. De plus, son effet politique et psychologique sur le monde du travail sera sans conteste positif si l'annonce faite n'est pas un simple trompe-l'?il pour calmer la contestation sociale de plus en plus visible face au renchérissement du coût de la vie.Cette importante décision n'est que justice et correction de la politique fiscale appliquée jusqu'ici. Elle pénalisait en premier lieu ceux qui voyaient leurs salaires imposés à la source alors que le gros de la fiscalité en fuite se blottissait outrageusement dans le vaste circuit d'activités informelles.
De fait, le gouvernement serait bien avisé d'approfondir la justice fiscale bien qu'il demeure évident que l'action à entreprendre dans ce vital domaine ne saurait être équitable si le gros de l'économie souterraine reste en l'état. Nombreux acteurs économiques qui suent dans la légalité sont convaincus que le fruit de leur labeur profite à ceux qui activent dans l'ombre sans assumer leurs obligations civiques. Le trou béant dans la solidarité fiscale a le malheureux et négatif résultat d'encourager et de renforcer la désobéissance civique et d'amplifier l'économie informelle. Depuis que le monde est monde, l'iniquité devant l'impôt a été la principale cause des érosions de la confiance des populations envers leurs Etats et a terni la bonne foi de l'autorité.
Le gouvernement est appelé à revoir en profondeur plusieurs aspects de cet important sujet. Il est question entre autres de l'impôt sur la fortune. On sait aujourd'hui pourquoi était née l'allergie manifeste des gouvernants d'hier face à cette donnée dérangeante à plus d'un titre.
La justice algérienne a crevé des abcès purulents qui ont démontré comment des fortunes ont été amassées au détriment du contribuable. Pourtant en matière d'accaparement de richesses il suffisait d'ouvrir les yeux.